L’autoroute A65 , nous l’avons appelée de nos vœux( et de nos
signatures) pendant de longues années…
Quand l’Ecole Normale de département est devenue l’un des pôles (je
résiste toujours à écrire
« antenne » !) de IUFM de la Région Aquitaine , puissamment
concentré à Bordeaux, nous étions obligés de nous rendre à Bordeaux très
souvent, pour nos concertations de discipline, pour les sessions de
recrutement, pour les corrections et oraux de concours … Et, quand j’ai eu
l’imprudence d’être élue au Conseil d’administration, ce « très souvent » est devenu insupportable.
Je haïssais l’ancienne « nationale », étroite , très
fréquentée, qui traversait d’abord par de superbes épingles à cheveux le beau
paysage vallonné de la vallée de l’Adour à Aires, puis courait droit dans la
forêt des Landes . A six ou sept heures du matin, ou huit heures du soir,
c’était un tel pensum que j’avais fini par faire le détour par les landes et
l’autoroute à A64, ce qui agaçait la gestion financière jusqu’au jour où elle
décida simplement de ne pas tenir compte du surplus de kilomètres…. !
Pourtant ces voyages n’étaient pas entièrement négatifs, si on
s’irritait « grave » du centralisme et de la morgue du système
administratif de l’institut, on reprenait goût à la ville qu’on avait jadis
quittée avec soulagement, on fréquentait avec plaisir les collègues, de Charente , de Lot et Garonne et des Landes et
parfois ceux de Bordeaux… On déplorait aussi que peu à peu le lien de notre
« cul de sac » Palois avec sa métropole régionale, se distende dans les pratiques privées, que
les Palois se sentent de plus en plus aspirés vers Toulouse en suivant
l’axe Adour Garonne et en longeant le pièmont pyrénéen.
Nous trouvâmes un ne peut plus « naturel » que Nadja s’en
aille en prépa à Toulouse … « plus réputée » parmi ses copains !
que la prépa de bordeaux. … !!!
D’autant que l’autoroute A64, non tracée lorsqu’elle quitta Pau pour
Toulouse, ne tarda pas à se construire à grande vitesse pas tronçons
successifs…
Cependant que l’A5 demeurait une sorte de mirage, ou de repoussoir qui cristallisait
les tiraillements entre les collectivités départementales et les revendications
des défenseurs de l’environnement…
Et puis elle fut en construction , empoisonnant terriblement le trajet
sur la vieille Nationale (devenue départementale avec le nouvel
« aménagement du territoire !)
En fait on ne travaillait plus à Bordeaux….
Mais Bordeaux pour les concerts, les balades sur les quais ou les
rives de la Garonne
, à travers le superbe vignoble, on l’aurait bien adopté …on faisait toujours pour
y aller le détour par la nationale 10 avec sa « théorie » de voisins
espagnols poids-lourds qui traversent la France …
Et elle fut construite !!!! ouvrages d’art superbes , tracé
ambitieux… remise à la gestion privée , bref archi coûteuse !
Mais au diable l’avarice !
quand on aime on ne compte pas : 2 heures au lieu de presque 3 parfois ,
un beau ruban de bitume , des bas côtés que peu à peu se « paysagent »
, de beaux viaducs …
Mais …prix prohibitif ?
débouché dans un cul de sac qui se heurte à la barrière des Pyrénées , La Frontière Sauvage » ?
seule issue, reprendre la A 64
ou la belle route pittoresque et accidentée (sans jeu de mots) qui permet
d’accéder au large tunnel du Somport et
de gagner l’Espagne ?…on pourrait compter les voitures rencontrées sur les
doigts de la main…
Et on sourit de penser au poème qui
faisait fureur parmi les enseignants de notre école des
landes :
On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc …
Théophile Gautier
Théophile Gautier
...Qui faisait fureur et que
j’aimais bien , je l’avoue !
A la différence près que
d’entailles , il n’y en a plus , plus de gemmelles pour les beaux feux de
cheminée de mon Payou !!!!!
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