Il y a quelques jours, en cherchant
dans le rayon polars de Leclerc Parvis, j’ai trouvé Compartiments tueurs, de
Sébastien Japrisot .
Je l’avais lu , il y a bien
longtemps ! et beaucoup aimé, puis égaré quelque part sur mes étagères .
J’avais aussi vu le film( Costa Gavras, , Simone Signoret , Yves Montand, Catherine Allégret et… ? J’ai toujours regretté qu’on ne puisse pas en trouver une version
DVD, car la tension dramatique et les personnages m’y avaient semblé remarquables
. Evidemment Signoret/ Montand s’en donnaient à cœur joie , peut-être
aimerions-nous moins aujourd’hui ?
Le livre, en tout cas , je l’ai
redévoré avec un égal plaisir , ou peut-être un plaisir différent…
Même plaisir sans doute celui de l’écriture, ramassée, nerveuse, précise
Les jeux de points de vue,
remarquables, qui ne laisse rien deviner du coupable, ni de celui qui
finalement détecte le suspect …
Les personnages attachants, le
flic que jouera Montand, Grazzi , le petite Bambi, jeune première émouvante ,
son « Bébé –Cadum » d’amoureux, le grain de sable dans la mécanique
des tueurs , humour de l’amour et de la maladresse, finesse finale et inattendue !
En revanche Simone Signoret
donnait, je me rappelle, un relief remarquable, une dimension supérieure au
personnage de l’actrice, vieillissante et suspecte avant d’être
assassinée. Le personnage du chef des ventes de Progine, Cabourg est remarquablement
campé par les mots de Japrisot , le lecteur est longtemps enserré par son point
de vue, qui suscite malaise et émotion devant un homme à névrose d’échec, et à
frustrastions sexuelles…
Ce que j’ai aimé aujourd’hui, qui
peut-être « daterait »
l’écriture du roman , pour de plus jeunes lecteurs , c’est tous les détails quotidiens année
60 , qui firent partie de notre vécu d’étudiants et d’amoureux , le train « à compartiments » et les
tickets de quai , les bistrots de Paris un peu popus, les dactylos, les
vêtements, bas nylon qui filent, petit
manteau bleu bien coupé pour la jeune Bambi, les ascenseurs à cage
ouverte (parfaits pour les exécutions), les Gitanes…
Un peu comme celui de Populaire…
Et peut-être aussi l’écriture à
points de vue multiples avec de récurrents changements de lieux et de temps,
dont nos jeunes années firent leurs délices….
Tel quel, je l’ai bien aimé ce
livre différemment, et parfois plus encore qu’autrefois , en raison de ce petit parfum de réminiscence…ce
parfum de passé dans un récit qui nonobstant ses cinq meurtres, véhicule plus de tendresse que de noirceur.
Un petit parfum de passé tel que peut-être on
trouve dans Mon oncle mais Mon oncle m’a toujours laissé, par la personnalité
de Jacques Tati, une vague absurdité, la villa sophistiquée aux robots ménagers
« hyper modernes »la mère méticuleuse qui joue à tenir sa merveilleuse
maison, le père qui fait des affaires, le désert de leur vie, l’enfant, qui
reste un enfant qui s’évade sur les pas mécaniques de son Oncle , vers les
terrains vagues , les canaris, les jeux de galopins, mais …seulement le
jeudi… !.
Mon Oncle m’a toujours laissé une
impression de malaise et de tristesse persistantes ...
Quand on sort d’en rire…
Quand on sort d’en rire…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire