dimanche 20 janvier 2013

Petites gourmandises à la bordelaise




A Bordeaux Le 9 et 10 janvier
Nous sommes donc allés à Bordeaux pour trois jours pour y assister aux concerts de Bruno Maurice avec Jacques Di Donato et André Minvielle
Bordeaux où nous avons vécus, où nous nous sommes rencontrés et que, nonobstant, nous avons détesté, pour sa morgue , sa splendeur résidentielle , la laideur de ses banlieues… Bordeaux que nous avons fui…
 Nous avons dû  y retourner pour les nécessités de notre travail et de sa dépendance administrative. Et ces retours professionnels ne nous ont pas réconciliés avec la ville dont nous entrevoyions pourtant la beauté retrouvée, qui naissait des énormes  travaux entrepris pour libérer son fleuve des grilles de ses entrepôts, sa pierre dorée de sa crasse grisâtre , ses pavés des sombres goudrons …
….(la forme d’une ville
Change plus vite hélas ! que le cœur d’un mortel)…

Pas  même le délicieux premier « Marathon de Bordeaux », en nocturne,  où nous vînmes en famille avec un bébé de trois mois, notre Charlotte ! …Non même pas ce marathon qui fut sans lendemain, tant il dérangea l’autochtone !

En fait c’est l’accordéon qui nous y a depuis ramenés, au départ à petits pas précautionneux, depuis son bel arrière pays de vignobles noblement et géométriquement tracés…
L’accordéon et plus particulièrement celui de Bruno Maurice, auquel nous vouons une amitié pleine de fascination pour la beauté qu’il fait naître de son accordéon, et la force créative de ses projets musicaux…
Ainsi quand je vous dis que ce court séjour fut plein de petites gourmandises esthétiques ,  ce n’est pas des  concerts des deux soirées que je parle…
Ces deux concerts furent plutôt des « bonheurs gourmands  hénaurmes »
ILS  furent ces jours- là  la promesse attendue du soir, lorsque la ville luisante de pluie éclaire ses pierres et ses ponts, prolongée de surcroît par le plaisir de l’amitié dans  les échanges  qui  suivirent les concerts au bar du Pont Tournant  …





 Non ! les petits plaisirs de ce séjour ,  petits délices, ce furent d’abord  la traditionnelle visite aux entrepôts Laîné, le musée du CAPC, où l’insignifiance de l’exposition frôlait le canular , mais suscita notre hilarité –intérieure! on a de la tenue à Bordeaux (ma grand mère, ex cousette d’espadrilles et épouse de Cheminot ne s’est jamais permis d’y sortir sans chapeau !!!)
Plaisir d’en  rire,  car, quoiqu’il nous offre, ce musée ne peut détruire le bonheur de parcourir ses superbes couloirs voûtés et  de plonger son regard dans leur perspective…

Plaisir d’une entrecôte dans un petit resto près du Palais Rohan…

...Le musée des Beaux Arts était encore en travaux, bien sûr , l’aile droite , après l’aile gauche . pas moyen de jeter un coup d’oeil sur les quelques jolis Marquet de ses collections permanent. Mais plaisir de découvrir   dans sa galerie Place du Commandant Raynal une expo intitulée : Montparnasse , saint Germain des Prés : abstractions d’après guerre.

















Titre sibyllin  pour une belle expo, de quelques peintres  inconnus de moi, du milieu du siècle dernier…ce fut une bien agréable découverte pour moi que cette abstraction qui   s’affranchit du cubisme et ose offrir tout en étant abstraite des « Impressions » et des « Connotations » , des  émotions …Selon le terme  retenu par Michel , une « abstraction lyrique » …
Jean le Moal, qui nous parle de lumière de Printemps et d'automne  et de Claude Monet
André Marfaing qui nous parle de la clarté du noir, et de la transparence du gris .


En sortant, le gris du ciel chargé et un éphémère rayon de soleil  sur la colonne du monument  des Girondins...  

Et puis devant le  Grand Théâtre, sur la Place de la Comédie  une troupe  aussi chahuteuse que bien ordonnée :" l' illusion comique "?
Car on dirait les « Navallais », les élèves de Santé Navale , la prestigieuse école du Service de santé des armées de Bordeaux... J’étais enfant , ma sœur et ses copines fantasmaient sur les « Navallos » !










Eh non, Santé navale  a fermé en 2011 au grand désespoir des Bordelais … !


Qui s’offrent avec les 4zarts  les délices de la dérision  des illusions perdues … !



Décidément Bordeaux  change, pierres grattées, fleuve omniprésent,  quais grand ouverts, et dans l’air du large,  un petit parfum de dérision ?


Au retour Michel me retrouve une photo de ce tableau de Marquet photographié il y a quelques années au musée des /Beaux Arts  

Je croyais l’avoir oublié, mais je  l’avais en moi ….


2 commentaires:

sister for ever a dit…

Amusant... J'ai fait mon commentaire sur FB avant de lire ton texte... Je vois que la "morgue" des autochtones n'est pas une légende... Une de nos cousines vit à Saint Medard en Jalles et n'aime pas du tout le "bordelais moyen" qui est très méprisant. Pour nous, la journée de balade dans Bordeaux fut bien agréable. Nous n'avons pas eu le temps de visiter de musées.

sister for ever a dit…

Amusant... J'ai fait mon commentaire sur FB avant de lire ton texte... Je vois que la "morgue" des autochtones n'est pas une légende... Une de nos cousines vit à Saint Medard en Jalles et n'aime pas du tout le "bordelais moyen" qui est très méprisant. Pour nous, la journée de balade dans Bordeaux fut bien agréable. Nous n'avons pas eu le temps de visiter de musées.