A Bordeaux Le 9 et 10 janvier
Nous sommes donc allés à Bordeaux
pour trois jours pour y assister aux concerts de Bruno Maurice avec Jacques Di Donato et André Minvielle…
Bordeaux où nous avons vécus, où
nous nous sommes rencontrés et que, nonobstant, nous avons détesté, pour sa
morgue , sa splendeur résidentielle , la laideur de ses banlieues… Bordeaux que
nous avons fui…
Nous avons dû
y retourner pour les nécessités de notre travail et de sa dépendance administrative.
Et ces retours professionnels ne nous ont pas réconciliés avec la ville dont
nous entrevoyions pourtant la beauté retrouvée, qui naissait des énormes travaux entrepris pour libérer son fleuve des
grilles de ses entrepôts, sa pierre dorée de sa crasse grisâtre , ses pavés des
sombres goudrons …
….(la forme d’une ville
Change plus vite hélas ! que
le cœur d’un mortel)…
Pas même le délicieux premier « Marathon de Bordeaux »,
en nocturne, où nous vînmes en famille
avec un bébé de trois mois, notre Charlotte ! …Non même pas ce marathon qui
fut sans lendemain, tant il dérangea l’autochtone !
En fait c’est l’accordéon qui
nous y a depuis ramenés, au départ à petits pas précautionneux, depuis son bel
arrière pays de vignobles noblement et géométriquement tracés…
L’accordéon et plus particulièrement
celui de Bruno Maurice, auquel nous vouons une amitié pleine de fascination
pour la beauté qu’il fait naître de son accordéon, et la force créative de ses
projets musicaux…
Ainsi quand je vous dis que ce
court séjour fut plein de petites gourmandises esthétiques , ce n’est pas des concerts des deux soirées que je parle…
Ces deux concerts furent plutôt
des « bonheurs gourmands hénaurmes »
ILS furent ces jours- là la promesse attendue du soir, lorsque la ville
luisante de pluie éclaire ses pierres et ses ponts, prolongée de surcroît par le plaisir de l’amitié dans les
échanges qui suivirent les concerts au bar du Pont Tournant
…
Non ! les petits plaisirs de ce séjour , petits délices, ce furent d’abord la traditionnelle visite aux entrepôts Laîné,
le musée du CAPC, où l’insignifiance de l’exposition frôlait le canular , mais
suscita notre hilarité –intérieure! on a de la tenue à Bordeaux (ma grand mère,
ex cousette d’espadrilles et épouse de Cheminot ne s’est jamais permis d’y sortir
sans chapeau !!!)
Plaisir d’en rire,
car, quoiqu’il nous offre, ce musée ne peut détruire le bonheur de
parcourir ses superbes couloirs voûtés et
de plonger son regard dans leur perspective…
Plaisir d’une entrecôte dans un
petit resto près du Palais Rohan…
...Le musée des Beaux Arts était encore en travaux,
bien sûr , l’aile droite , après l’aile gauche . pas moyen de jeter un coup
d’oeil sur les quelques jolis Marquet de ses collections permanent. Mais plaisir de
découvrir dans sa galerie Place du Commandant Raynal une
expo intitulée : Montparnasse , saint Germain des Prés : abstractions d’après guerre.
Titre sibyllin pour une belle expo, de quelques peintres inconnus de moi, du milieu du siècle dernier…ce fut une bien agréable découverte
pour moi que cette abstraction qui
s’affranchit du cubisme et ose offrir tout en étant abstraite des « Impressions »
et des « Connotations » , des émotions …Selon le terme retenu par Michel , une « abstraction
lyrique » …
Jean le Moal, qui nous parle de
lumière de Printemps et d'automne et de Claude Monet
André Marfaing qui nous parle de
la clarté du noir, et de la transparence du gris .
En sortant, le gris du ciel
chargé et un éphémère rayon de soleil sur
la colonne du monument des Girondins...
Et puis devant le Grand Théâtre, sur la Place de la Comédie une troupe
aussi chahuteuse que bien ordonnée :" l' illusion comique "?
Car on dirait les « Navallais »,
les élèves de Santé Navale , la prestigieuse école du Service de santé des
armées de Bordeaux... J’étais enfant , ma sœur et ses copines fantasmaient sur
les « Navallos » !
Eh non, Santé navale a fermé en 2011 au grand désespoir des Bordelais
… !
Qui s’offrent avec les 4zarts les délices de la dérision des illusions perdues … !
Décidément Bordeaux change, pierres grattées, fleuve omniprésent, quais grand ouverts, et dans l’air du
large, un petit parfum de
dérision ?
Au retour Michel me retrouve une
photo de ce tableau de Marquet photographié il y a quelques années au musée des /Beaux Arts
Je croyais l’avoir oublié, mais
je l’avais en moi ….
2 commentaires:
Amusant... J'ai fait mon commentaire sur FB avant de lire ton texte... Je vois que la "morgue" des autochtones n'est pas une légende... Une de nos cousines vit à Saint Medard en Jalles et n'aime pas du tout le "bordelais moyen" qui est très méprisant. Pour nous, la journée de balade dans Bordeaux fut bien agréable. Nous n'avons pas eu le temps de visiter de musées.
Amusant... J'ai fait mon commentaire sur FB avant de lire ton texte... Je vois que la "morgue" des autochtones n'est pas une légende... Une de nos cousines vit à Saint Medard en Jalles et n'aime pas du tout le "bordelais moyen" qui est très méprisant. Pour nous, la journée de balade dans Bordeaux fut bien agréable. Nous n'avons pas eu le temps de visiter de musées.
Enregistrer un commentaire