On connaît bien La laitière et le Pot au lait
On a souvent chantonné ces vers qui s’accordent si bien à la
mémoire :
« Légère et court vêtue , elle allait à grands pas ,
"Ayant mis, ce jour-là , pour être plus agile,
"Cotillon simple et souliers plats »
Ou celui-là, expression de la désolation devant la perte de
ses illusions:
"……….Adieu vache, cochon,
couvée, "
Et souvent dans notre culture
enfantine , cette Perrette symbolisait l’irresponsabilité de la jeunesse et -peut-être, pire!!!- des femmes ! et si je me
sentais choquée de la suite de l’aventure… :
"Sa fortune ainsi répandue
"Va s’excuser à son mari,
"En grand danger d’être battue …»
Je pense, je le crains, que je trouvais assez légitime
qu’elle en soit punie !!!
Relisant cette fable au cours
d’un de ces petits feuilletages que j’aime, à la recherche d'un texte ou d’un vers à
retrouver, j’ai redécouvert la fin du texte
que voici :
« Quel esprit ne bat la campagne ?
« Qui ne fait châteaux en Espagne ?
« Picrochole, Pyrrhus,la
Laitière , enfin tous,
« Autant les sages que les fous ?
« Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux :
« Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
« Tout le bien du monde est à nous,
« Tous les honneurs, toutes les femmes.
« Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;
« Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi ;
« On m'élit roi, mon peuple m'aime ;
« Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
« Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
« Je suis gros Jean comme devant.
« Qui ne fait châteaux en Espagne ?
« Picrochole, Pyrrhus,
« Autant les sages que les fous ?
« Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux :
« Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
« Tout le bien du monde est à nous,
« Tous les honneurs, toutes les femmes.
« Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;
« Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi ;
« On m'élit roi, mon peuple m'aime ;
« Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
« Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
« Je suis gros Jean comme devant.
Merveille !d’une
« morale » qui fait en réalité du sort de Perrette le sort commun….
Laissons-là les Picrochole et les Pyrrhus…et savourons !
« Quel esprit ne bat la campagne ?
« Qui ne fait châteaux en Espagne ?
« Picrochole, Pyrrhus,
« Autant les sages que les fous ?
« Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux :
« Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
« Tout le bien du monde est à nous,…
« Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
« Je suis gros Jean comme devant...
Que sont nos châteaux devenus ???
Douceur magique des rêves et des
illusions, humour trivial du retour à la réalité...
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