lundi 5 mars 2012

Et soudain…le piano de Daniel Goyone !

Pensées croisées….au moment où Michel venait justement d’écrire « Y a pas que des accordéonistes …Ya aussi d’autres instrumentistes » au même moment, je ne me lassais pas d’écouter et réécouter Daniel Goyone, qu’il vient de redécouvrir …

Sur les chemins multiples et divagateurs où l’accordéon nous entraîne, il m’arrive souvent de ramasser comme petits cailloux blancs qui marqueraient la route, les petits bonheurs musicaux d’autres instruments et d’autres musiciens.
Il y a des découvertes pour moi récentes, des sonorités instrumentales qui séduisent et soudain nous attachent, la trompette de Paolo Fresu , le tuba de Michel Massot, la contrebasse de Renaud Garcia fons, les Polyphonies de A Filetta et le bandonéon de Daniele di Bonaventura, tant et tant, qu’on les réécoutent encore et encore.

Il ya des amours anciennes qui se ravivent, le piano d’ Alexandre Tharaud jouant Rameau (Nouvelles suites de Clavecin) et maintenant Bach.

Ainsi dans les petits bonheurs de cet hiver, j’ai ramassé au bord de notre chemin une Toute petite valse au piano de Xavier Triviaux…

Le lieder de Scubert versus Cavanna et avec l’accordéon de Bruno Maurice




Et enfin le piano de Daniel Goyone , que je ne me lassse pas d’écouter et dont je laissse à Michel le soin de le décrire :
"Le piano de Daniel Goyone est toujours aussi précis, fin, percussif et cristallin. On croirait qu'il n'utilise que le minimum de notes pour peindre le monde imaginaire où il nous introduit. Je pense en l'écoutant à certaines peintures japonaises qui évoquent un univers en trois coups de pinceaux, mûris en silence pendant des années. »

C’est la dernière de nos découvertes, et une des plus belles…
Parce qu’elle semble survenir à la clôture de cet hiver froid ?
Parce que de surcroit il joue dans ce disque avec Daniel Mille, que leurs thèmes se croisent à tel point dans Haute Mer que j’y retrouve l’écho de « Je voudrais pas crever…(Daniel Mille, Jean –Louis Trintignant, Boris Vian) et de la phrase introductive que j’adore…

Mais aussi parce que je découvre par un ami qu’il a joué avec Galliano ((la Mer)



Et parce qu’il convoque délibérément pour sa musique l’élément que j’aime entre tous.. la mer,

« …J’avais la mer en moi, la mer éternellement autour de moi. Quelle mer ? Voilà ce que je serai bien empêché de préciser. »
JE, c’est Henri Michaux ,cité en exergue de Haute Mer ,..
C’est Daniel Goyone, ….
C’est moi…





Et cette mer à son tour réveille l’écho d’un piano , un soir à Gaveau, où nous allions écouter Richard G. et où nous écoutions, fascinés, la musique de la « Mare Nostrum » sous les doigts de Jan Lundgren et le souffle de Fresu…




Cette mer pour laquelle j’aime à me réciter l’insistante interrogation de Baudelaire :
« La mer, la vaste mer console nos labeurs…
Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu’accompagne l’immense orgue des vents grondeurs

De cette fonction sublime de berceuse ?
La mer, la vaste mer console nos labeurs…. »

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