dimanche 9 octobre 2011

Dans la nuit par Louis Sclavis et...Jean LouisMatinier...et Vincent Courtois...




« ll n’y a pas que l’accordéon dans la vie » aime à écrire Michel . Ni non plus dans la musique...



Mais, comme nous le suivons avec amour et curiosité, il nous ouvre beaucoup de chemins de musique.
Exemple ce « Dans la nuit » de Louis Sclavis que Michel a « déniché », écrit pour musique d’un film muet de Charles Vanel…

Dans le livret du CD, très passionnant...
 ( Quel bel objet qu’un CD!!!, avec son image de couverture, et son boîtier où l’on trouve parfois en l’ouvrant comme un livre, des photos et des commentaires pertinents)…
..dans le livret de Dans la nuit donc, Bertrand Tavernier parle du film, et Louis Sclavis de son projet, sa musique, dont j’ai retenu, ce qui m’intéressait surtout, qu’il ne cherchait pas à restituer quoi que ce soit de l’époque du film, mais simplement à le faire vivre différemment aujourd’hui, en profitant des distorsions que faisait surgir la différence d’époque…


Ce qui me permet de me contenter de vous raconter l’expérience étrange et agréable que fut pour moi l’écoute de ce disque.
De l’histoire du film, je ne connais rien, ni n’ai cherché à rien connaître…
C’est donc pour moi, d’abord, une musique
La musique, c’est primordialement sur plusieurs plages des moments mélodiques fascinants jusqu’à ce qu’apparaissent des dislocations, ruptures, et dissonances, échos sonores, plages 8, 9, 10 confiés essentiellement aux drums et à la clarinette de louis Sclavis.
Plages nommées justement Accidents1 Accident 2, le Miroir,.. jusqu à ce que réapparaisse la mélodie de dans la nuit…

Cette musique, c’est donc pour moi la découverte des clarinettes de Sclavis, tant dans les mélodies délicieusement étranges et mineures, que dans les distorsions sonores, de l’accordéon de Jean Louis Matinier , soufflet obsédant ou mélodie filée, la sonorité riche et puissante du violoncelle de Vincent Courtois…

Mais s’il n’y a pas d’histoire, il y a des titres ,correspondant aux séquences,.
Des titres non descriptifs, mais suffisamment figuratifs, pour que peu à peu s’installent sur cette musique sans images d’un film muet, sans qu’il y ait histoire ou personnages, des évocations, des impressions, des sentiments, et même des scènes . Une sorte de grammaire abstraite de récit…
Et pour moi une sorte une divagation poétique….sur ces mots-clés

Le travail, la batterie, comme un bruit répétitif de machines, un rythme obstiné et obsédant, où violoncelle, accordéon, clarinettes viennent se superposer pour une accélération non moins obsédante

Dans la nuit, une valse musette nostalgique, comme un manège oublié…
Une fête foraine, qui m’évoque une clique de village-comme je les aime !-rythmée et répétitive
Une peur du noir où je sens la montée d’une angoisse nocturne dans le soufflet de l’accordéon, avant que la clarinette ne vienne agacer les nerfs….

C’est comme un poème musical, un récit sans histoire, mais avec émotions










2 commentaires:

Maître Chronique a dit…

Si tu veux en savoir un peu plus sur Louis Sclavis (un musicien que j'adore depuis plus de 20 ans maintenant), je te conseille de visionner le DVD que j'ai récemment évoqué sur Citizen Jazz :
http://www.citizenjazz.com/DVD-Louis-Sclavis.html

françou a dit…

Merci Denis!