Nous avons découvert il y a quelques jours deux musées d’Art naïf dans le Gers
Grâce à l’abondance et la qualité des œuvres exposées c’est un monde que l’on y découvre.
Ma conception, plutôt vague, et –oserais-je ? – « naïve » de ce type d’art, en bref l’idée qu’il s’agit de peintres ou créateurs n’ayant pas de formation picturale, des autodidactes en somme, ma conception donc a largement été mise en cause par cette balade à Lavardens et à Béraut !
D’habileté technique,… ces œuvres en débordent.
Sans doute ces peintres peut-être ignorent ou n’ont pas appris les lois de la représentation picturale, mais ce qui certain c’est qu’ils les ignorent au sens de les dénier, qu’ils n’en tiennent pas compte, ils en sont affranchis .Il ne s’agit pas forcément d’erreurs, mais de non observance.
Les signatures sont aussi peu conventionnelles, voire un peu provocatrices : X ouvrier, Y, cuisinier, Z policier etc…
Pas non plus d’observance des autres conventions sociales : tendre dérision dans les images de religieuses, ou d’un Christ dont la croix prend racine et produit des fruits,
Souvent un soupçon d’érotisme, la courbe d’une fesse sous une robe de religieuse qui s’envole, des femmes nues et incongrues se promenant dans tout un paysage urbain de rues ordinaires…
Les personnages fourmillent, fins, précis, colorés, parfois tous représentés dans la même posture comme l’étaient les personnages Egypte ancienne…
Et comme sur les nappes malgaches, ces petits personnages vivent et nous racontent des histoires de tous les jours, des histoires de sans grade…
Evidemment on pense aux enfants pour qui la représentation symbolique prime sur tout souci de vraisemblance ou de réalisme
Evidemment on pense aussi aux Surréalistes qui furent les premiers à imposer ces peintres comme des artistes à part entière
Mais encore, en les regardant et en suivant leurs histoires peintes, c’est à Apollinaire que je pense.
Souvent, et c’est aussi en cela qu’il m’a toujours intriguée et séduite , les images d’Apollinaire me semblent avoir cette naïveté affichée, qui est surprise et plaisir esthétique.
J’en ai choisi quelques-unes, qui à mon sens, auraient toute leur place dans les galeries du musée de Béraut.
Bergère ö tour Effel le troupeau des ponts bêle ce matin
…
C’est le Christ qui monde au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde de la hauteur
(Zone)
L’un est vêtu en cuisinier
Et les autres chantent
(La blanche neige)
Les vaches y paissant lentement s’empoisonnent…
Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant
Les vaches abandonnent pour toujours
Ce grand pré mal fleuri par l’automne
(Les colchiques)
Au tournant d’une rue je vis des matelots
qui dansaient le cou nu au son d’un accordéon
(Mes amis m’ont enfin…)
Nous planterons des fleurs et danserons en rond
Jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma jarretière
Le roi sa tabatière
L’infante son rosaire
Le curé son bréviaire
(Salomé)
Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
...
Une famille transporte un édredon rouge come vous transportez votre coeur
cet édredon et nos rêves sont aussi irréels...
(Zone)
Grâce à l’abondance et la qualité des œuvres exposées c’est un monde que l’on y découvre.
Ma conception, plutôt vague, et –oserais-je ? – « naïve » de ce type d’art, en bref l’idée qu’il s’agit de peintres ou créateurs n’ayant pas de formation picturale, des autodidactes en somme, ma conception donc a largement été mise en cause par cette balade à Lavardens et à Béraut !
D’habileté technique,… ces œuvres en débordent.
Sans doute ces peintres peut-être ignorent ou n’ont pas appris les lois de la représentation picturale, mais ce qui certain c’est qu’ils les ignorent au sens de les dénier, qu’ils n’en tiennent pas compte, ils en sont affranchis .Il ne s’agit pas forcément d’erreurs, mais de non observance.
Meron Michal |
En ce sens ils ignorent les échelles de grandeur. C’est le sens de l’objet, sa valeur dans la toile qui en fixe la taille et l’importance.
Ils ignorent la construction de l’espace en plans premier ou arrière.
Ils ignorent les règles de la perspective, leur monde tient tout entier à plat dans les deux dimensions de la toile.
Art populaire, Equateur |
Ils dénient souvent la loi de la gravité .Pas de réelle frontière entre ciel et terre, les objets et les personnages, volent dans le ciel ou les hauteurs sans menace de pesanteur.
Les signatures sont aussi peu conventionnelles, voire un peu provocatrices : X ouvrier, Y, cuisinier, Z policier etc…
Pas non plus d’observance des autres conventions sociales : tendre dérision dans les images de religieuses, ou d’un Christ dont la croix prend racine et produit des fruits,
Souvent un soupçon d’érotisme, la courbe d’une fesse sous une robe de religieuse qui s’envole, des femmes nues et incongrues se promenant dans tout un paysage urbain de rues ordinaires…
Les personnages fourmillent, fins, précis, colorés, parfois tous représentés dans la même posture comme l’étaient les personnages Egypte ancienne…
Marion Reiman |
Et comme sur les nappes malgaches, ces petits personnages vivent et nous racontent des histoires de tous les jours, des histoires de sans grade…
Evidemment on pense aux enfants pour qui la représentation symbolique prime sur tout souci de vraisemblance ou de réalisme
Evidemment on pense aussi aux Surréalistes qui furent les premiers à imposer ces peintres comme des artistes à part entière
Mais encore, en les regardant et en suivant leurs histoires peintes, c’est à Apollinaire que je pense.
Souvent, et c’est aussi en cela qu’il m’a toujours intriguée et séduite , les images d’Apollinaire me semblent avoir cette naïveté affichée, qui est surprise et plaisir esthétique.
J’en ai choisi quelques-unes, qui à mon sens, auraient toute leur place dans les galeries du musée de Béraut.
Bergère ö tour Effel le troupeau des ponts bêle ce matin
…
C’est le Christ qui monde au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde de la hauteur
(Zone)
Les anges les anges dans le cie
L’un est vêtu en officier L’un est vêtu en cuisinier
Et les autres chantent
(La blanche neige)
Les vaches y paissant lentement s’empoisonnent…
…
Les enfants de l’école viennent avec fracas
vêtus de hoquetons et jouant de l’harmonica
…Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant
Les vaches abandonnent pour toujours
Ce grand pré mal fleuri par l’automne
(Les colchiques)
Au tournant d’une rue je vis des matelots
qui dansaient le cou nu au son d’un accordéon
(Mes amis m’ont enfin…)
Nous planterons des fleurs et danserons en rond
Jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma jarretière
Le roi sa tabatière
L’infante son rosaire
Le curé son bréviaire
(Salomé)
Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
...
Une famille transporte un édredon rouge come vous transportez votre coeur
cet édredon et nos rêves sont aussi irréels...
(Zone)
1 commentaire:
Tu nous donnes envie d'y aller...
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