mardi 30 août 2011

Le bain de Sisyphe




Ce matin leur voiture a tourné le coin de la rue. De petites mains se sont agitées, de beaux regards ont croisé le mien au passage…

La maison semble" désolée" au sens propre. Et pourtant ils ont bien rangé, fait les lits. Mais tout garde encore l’empreinte de leurs vies .Les coussins la forme de leur tête . La table du séjour des petits morceaux de lego. Le tapis de leur chambre de petits papiers de dessin, des croquis, des listes des projets, de figures de hip hop….le fauteuil un maillot oublié, une casquette, un tee-shirt de fête. Sur le séchoir à linge les serviettes de plage finissent de sécher. Le panier de linge déborde de petits triangles rouges brodés de blanc : les foulards de fête, à laver, plier et ranger jusqu’à l’année prochaine….

Depuis ce matin, Michel et moi , silencieux, nous rangeons la maison pour la fermer, rebouleversons les lits pour laver les draps, passons l’aspirateur pour avaler le sable de l’été, sur les sols, les fauteuils , les tapis…

Et puis à notre tour nous vidons les armoires , trions les vêtements, les plions pour les enfourner dans les sacs du retour…

Et voilà qu’il fait beau, délicieusement beau, douceur d’été ou d’automne…c’est mieux pour partir ???

Michel tout à coup me dit, comme un peu étonné, :
« Tu ne vas pas à la plage ? »
-Je ne sais pas si j’ai le temps…
-Quel temps ? On a tout le temps … »

Dans un dernier effort, j’enfourne les derniers jeans dans le dernier sac…
Remets mon maillot…
Reprends mon vélo, mon pégase de l’été, mon Jolly Jumper…et me voilà partie… !

La plage est un peu désertée, à cause de la brume matinale, une ruse du beau temps à venir. Les chasse-neige à sable ont ratissé la plage, des kms de plage. Le sable est tout doux , un peu chaud, fin aux pieds.


La mer est « méditerranéenne », toute calme, juste un petit rouleau de bord. Le vent d’est lui fait un petit clapot, et une fine chevelure d’écume …l’eau est fraîche mais douce. Et puis pas le temps de tergiverser, j’entre dans sa fraîcheur tranquillement en marchant sans m’arrêter jusqu’à la première brasse. Et quand j’en suis toute enveloppée, qu’elle est profonde, claire et verte sous mon corps , que l’ondulation de la vague me soulève , je me dis " mais quel délice, quel délice que la mer existe", et que je puisse être là, et que pour un moment s’abolisse tout souci, et que même un jour comme aujourd’hui que tout soit donné sans effort.

Ni froid, ni vague à affronter, juste une écume banche et mousseuse qui emporte jusqu'au sable …Et toute seule, je ris de bonheur quand elle assez forte pour bien m’entraîner. Les gens tout autour font de même ce qui m’évite d’avoir l’air un peu demeurée !

Et même pas froid en sortant et pas trop chaud non plus. !!!



Revenons à nos sacs !

Mais Sisyphe a été bien heureux…merci Michel !



En écrivant ce texte j’écoute Mare Nostrum, un Galliano en teinte mineure et douce, qui convient bien au départ de l’Eté !!!

1 commentaire:

sister for ever a dit…

Entre bonheur et mélancolie... bonne rentrée!