jeudi 21 juillet 2011

L’art éphémère…


La beauté d’une peinture, d’une photo, de certaines sculptures relève pour moi d’un sentiment très fort d’évidence, d’une existence incontestable. L’analyse peut décrire, commenter, connoter…mais ne dira jamais tout à fait la raison de cette évidence…

S’y ajoute toujours le plaisir du sentiment de sa permanence, l’assurance que l’instant décisif a fixé à jamais dans l’espace cette présence et permettra de revivre à chaque rencontre le bonheur de cette évidence…

De même le bonheur des mots porte en lui la promesse du recommencement indéfini…

Bien différent m’apparaît le bonheur de la musique jouée en direct, en concert. Ephémère…Ce plaisir esthétique et émotionnel s’inscrit avec intensité dans le temps qui passe. On voudrait que cette musique ne s’arrête jamais …ce désir très fort et le sentiment de manque qui s’installe à peine le concert terminé est pour moi la manifestation de sa beauté. Les concerts qui ne nous paraissent pas trop courts, peuvent être « intéressants » et intellectuellement satisfaire notre curiosité mais ne me procurent pas une véritable émotion esthétique….


L’autre jour sur la plage au bord du lac d’Hossegor, où le sable st très fin un peu dur, mais moins doré que celui de la plage du bord de mer, un peu foncé par un fond de vase , un homme nous a offert au ras de l’eau qui montait rapidement le plaisir d’une œuvre éphémère…



Ce fut un plaisir comme celui des châteaux de sable de nos enfants que voir prendre forme en direct sous ses mains habiles un énorme nageur de sable brun qui s’en allait vers le lac …qui l’atteignit finalement, et dans lequel il devait inexorablement se dissoudre et se fondre…


L’émotion tenait à une certaine perfection de la réalisation alliée à la certitude de son absolue fragilité…



Ephémère et intense, ainsi je qualifierais certains instants de bonheur : sur la plage, en jouant cette fin d’après midi, où le soleil revenu chasse les angoisses du vent et de la tempête, j’ai oublié mes sandales..

Je cours pour les retrouver sur la vaste étendue de sable, tout à fait insouciante, prise d’un grand fou rire intérieur, et je vois mes deux petites qui accourent à ma rencontre en brandissant chacune une des sandales retrouvées et riant…


Instant léger, éphémère , parfait…

2 commentaires:

sister for ever a dit…

Tu as bien «enregistré» un instant de vie éphémère dont il ne fallait pas manquer une minute... Bonnes vacances et bisous.

françou a dit…

Bisous à toi...