dimanche 11 septembre 2016

UN BAIN















C’est la plage d’après midi, il y a du monde.  Il fait très beau, un peu moins chaud peut-être, la petite brise de mer s’est levée. La mer est  juste un peu forte, l’eau est douce, juste un peu fraîche, ses vagues éclatent juste, en roulant en écumes longues …
J’hésite en arrivant  , il ferait bon rester au soleil, un peu à l’écart de la zone de baignade , à l’écart du bruit des voix enfantines , avec le seul bruit de la vague qui frappe le sable, avec Nadja et Charlotte qui lisent et discutent paresseusement .


-Mais où est Camille?

                                                                             --Elle prend les vagues, là-bas, au bord de la baignade …




Sempiternelle question de Mamouna inquiète, question de toujours, depuis que Nadja avait encore l’âge de Camille et beaucoup moins … et le regard qui cherche, et me voilà debout,  traçant sur le sable fin où vient mourir la vague, à la recherche de la petite tête dans l’écume, la petite tête qu’on connaît si bien,  mais qu’on a peine à reconnaître parmi les innombrables têtes du bain de l’après -midi…



Et c’est elle qui me voit, c’est elle qui me fait signe ,  et c’est en moi , comme toujours et naguère, un petit éclat de bonheur…
J’avance un peu , j’admire cette fusion intime avec  la mer ,la petite tête qui attend, qui attend la belle vague puis qui soudain se retourne, se fondant en elle et  se laissant porter jusqu’à mes pieds, et riant…   j’admire cette aisance « aquatique » qu’elle a  eu de tout temps, mais qui a acquis avec les années la technique,  le savoir faire  , la familiarité avec l’océan…

Elle m’appelle, et  c’est vrai que c’est le dernier bain de l’été !
Elle m’appelle,  et je m’avance, attirée… mais je me contenterai de prendre  les vagues les plus douces, de prendre à mi chemin les écumes,  et de me laisser emporter jusqu’au bord puisque  les vagues d’aujourd’hui  nous emportent volontiers , et je la vois me dépasser, heureuses …!


Je l’admire… et avec un petit pincement au cœur je pense  que c’est moi qui jadis, comme c’était la plus petite,  moi qui prenait avec elle ses premières vagues , l’encourageait, la rassurait , partait avec elle…






Ouah …ne pas y penser, admirer, se réjouir, de la voir si grande, et si habile !









Et voilà que notre désir de dernier bain a contaminé deux autres petites têtes charmantes …
Et que je reste là, à prendre une écume sur deux ou sur trois,  à regarder et surveiller les trois petites têtes, à rire de leur plaisir quand elles  réussissent à venir s’échouer à mes pieds, dans la douceur de l’eau fraîche de ce dernier bain….

 
Révérence gardée envers Georges Brassens
«  Révérence gardée envers Paul Valéry!!!!

« Les bons  maîtres me le pardonnent :
 « La vague lève, il faut tenter de vivre ! »



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