mercredi 2 décembre 2015

La trompette envoûtante d'Itamar Borochov

Impressions croisées



Michel  a écrit si bien sur la trompette d’Atamar Borochov que je ne peux que le citer :

"Outset", c'est d'abord une trompette crépusculaire. Avec des accents qui rappellent Miles Davis. Rigueur et économie de moyens. Une trompette en demi-teinte. Claire, tâtonnante, obstinée, arc-boutée sur sa ligne mélodique. Pas d'éclats ni de stridences faciles. Une trompette introspective, intimiste. La batterie et la basse posent le décor et contribuent à installer une atmosphère qui permane tout au long de l'album. Le premier morceau dure 12:42. Vers les 7 minutes, le saxo apparait. Encore plus crépusculaire que la trompette. Il s'agit moins de raconter une histoire que de donner forme à des états d'âme. La batterie contribue beaucoup à instaurer ce climat. 

A l'écoute des morceaux qui composent cet opus, une évidence m'apparait : la couleur de cet album, c'est le rouge et noir. Noir profond ; rouge intense. Sombre et lumineux. 

"Outset", sauf erreur de ma part, c'est le commencement. On pourrait le traduire par "à l'origine" ou "au point de départ". C'est en effet un premier disque. 

Souvent les différents morceaux ont une structure semblable avec des moments de dialogues intenses entre des instruments auxquels la prise de son, impeccable, donne une présence extraordinaire. Dialogues et individualités. Suivants les morceaux, la batterie ici, la basse là posent le décor. La trompette et le saxo peuvent alors s'y inscrire pour développer leur discours. Mais encore : la basse se fait souvent énigmatique. On suit la construction de son parcours comme un vrai suspense. Tâtonnements et ligne claire vont bien ensemble. On attend ce qui va se passer...

Bref ! Une expression me vient à l'esprit pour caractériser le style de cet album, c'est :"une sérénité tendue". Il me semble qu'elle traduit assez bien mon impression dominante. Donc, en conclusion : un bel album où l'on découvre une trompette avec un vrai style, mais aussi un quartet tout en nuances et finesse.

Mais,bien sûr, je ne peux m’empêcher ! d’autre part, d’exprimer ce que j’aime tant dans cette musique :


Une trompette envoûtante…

Rencontrée un jour sur mon  mur  de Facebook, ,  kaléidoscope coloré où se croisent tant d’amitiés et de musiques diverses, la trompette d’Itamar Borochov a été  pour moi un coup de foudre. Il faut dire que sa fée-marraine Facebook, était Martine Croce, avec qui  les rencontres, qu’elles soient personnelles ou musicales, s’avèrent toujours  délicieuses …
Bref,  cette première émotion s’est poursuivie grâce à Martine par l’écoute du premier CD d’Itamar, Outset, qui n’a pas démenti cette séduction première…
Décidément,  j’aime cette trompette au très beau son , très nuancée, agile et virtuose dans les aigus , profonde et filée dans les graves,  toujours harmonieuse . J’en  aime particulièrement  les très belles mélodies qu’elle déroule , toujours touchantes par une sorte de voile  de mélancolie qui en accompagne toujours  le chant….Pour moi elles connotent de vastes horizons  , étendues de terre ouvertes  à la lumière , ou  immensités de l’ Océan toujours recommencé,   qu’un poète romantique a qualifiées un jour de « campagnes pélagiennes » .
« Opening » d’ailleurs bien nommé,  est une de ces belles mélodies , et le premier morceau Pain song, évocateur aussi de mélancolie ? Pour Bigda et Ovadia, les titres, dont j’ignore le sens,  ne peuvent m’ouvrir d’ horizons de  connotations, mais j’en aime la ligne mélodique à la douceur de spleen…
De surcroît la plupart des morceaux , très longs , permettent de remarquables compositions réglant l’intervention des différents instruments  , entrées  à la trompette à laquelle vient s’enlacer le très beau saxo de Hagai Hamir, parfois si étroitement  mêlés qu’on peine à les distinguer . souvent ils se jouent des différents plans , le saxo rendant un subtil écho à la trompette…
Et toujours  saxo et trompette font place à la basse de Avri Borochov , avec un remarquable chorus dans Bgida,  et aux drums de Aviv Cohen,  d’une constante et délicate présence  et avec une belle ouverture  en duo dans Samsara….
Bref le chant de cette Trompette , si bien accompagnée par ses complices , m’enchante !!!!

Encore Michel pour conclure :




Bref ! Une expression me vient à l'esprit pour caractériser le style de cet album, c'est :"une sérénité tendue". Il me semble qu'elle traduit assez bien mon impression dominante. Donc, en conclusion : un bel album où l'on découvre une trompette avec un vrai style, mais aussi un quartet tout en nuances et finesse.

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