«
Sentimentale » chez Résonance , avec de nouveaux compagnons, très
très jazzy (à mon sens !)
« Sentimentale » n’est pas un voyage
nostalgique (= de nostos) au pays du Jazz, Alex Dutilh l’affirme ( en Anglais of course, si bien que mon interprétation est peut être un
peu approximative) , et Richard lui même le dit, ce n’est pas un retour, puisque le jazz, comme
le musette , comme sans doute Piazzolla, il ne l’a jamais quitté, il a toujours été en
lui dans sa conception musicale, sa rythmique ,
son lyrisme , ses émotions à exprimer, quelles que soient les musiques-
non ! la Musique !- qu’il ait
eu le projet de jouer…
Simplement,
il redécouvre ces thèmes, en studio, avec de nouveaux compagnons, comme quand il
était jeune ...
C’est en somme un bain de jouvence, un petit voyage
au pays du jazz américain…mais un voyage chargé aussi des chants du monde, découverts et revisités au long du voyage de sa vie …
« Ce qui m'a frappé d'abord, c'est
la couleur générale de cet album. Une couleur intimiste. Et une palette
volontairement réduite. Tout le contraire d'une entreprise de virtuosité.
Si l'accord ou l'entente entre Richard Galliano et ses collègues est manifeste, j'ai été particulièrement frappé par la présence, à la batterie, de Mauricio Zottarelli, un nom qui m'était jusqu'ici inconnu. Son jeu contribue fortement à donner cette impression de confidence…
Si l'accord ou l'entente entre Richard Galliano et ses collègues est manifeste, j'ai été particulièrement frappé par la présence, à la batterie, de Mauricio Zottarelli, un nom qui m'était jusqu'ici inconnu. Son jeu contribue fortement à donner cette impression de confidence…
De la même manière, le ton de cet album m'a
immédiatement fait penser à du jazz tel qu'on le pratique dans des clubs de
connaisseurs passionnés … »
Quant
à moi, à la première écoute, j’ai pensé : Oui , oui, c’était bien du jazz tel que l’aime Michel, et qui me dépasse un peu, moi qui n’ait qu’une culture-jazz sinon nulle du
moins aléatoire et vagabonde , étroitement tissée à ma propre histoire…
J’ai
donc réécouté « Sentimentale »
, me laissant d’abord charmer par le bouquet riche et remarquablement agencé
des cinq sonorités, puis en cherchant dans les sons enlacés à démêler le son de
R.Galliano.
Donc
une écoute attentive et studieuse,
maintes fois reprise.
C’est
alors, d’écoute en écoute, que finalement le climat et l’unité d’ensemble me sont bien apparus , finalement très conformes à ce
titre énigmatique : « une sentimentale » humeur… « A sentimental mood »…
Certes
,dans plusieurs morceaux, on retrouve le rythme enlevé , l’allégresse
sonore, la clôture preste comme un clin
d’œil, l’allégresse Galliano, la signature Galliano …
Bien
sûr, dans Amando’s Rumba, qui
ouvre le disque , le thème et le rythme à la Chick Coréa , réinterprété
dans une couleur sonore chaleureuse et enlevée !
Ou encore dans les Verbos
di Amor ,le brio ,la virtuosité
, et une tonalité comme méridionale,
Ou
dans le thème de F. Lai Plus
fort que Nous…
Mais
en contraste, apparait toujours la couleur sentimentale d’une chanson
douce où une presque mélancolie se mêle
à la douceur…
Et
c’est sans doute de ce contraste que ressort plus remarquablement cette
mélancolie douce et heureuse , une sorte de saudade…
Mantiqueira me semble résonner d’un peu de Nostalgie, notes tenues et étirées, avant la montée d’un rythme et
d’un thème allègre, qui s’égrène pour se fondre peu à peu dans l’émotion du
silence…
Canto
invierno, Island connotent la
mélancolie d’un pays oublié ou brumeux
….
Puis
les thèmes Galliano, les plus personnels, par leur composition, et par le
sentiment qu’ils célèbrent :
Ballade pour Marion, subtil mélange de sonorités instrumentales avec une grande place au piano, a bien sûr une
tonalité claire et allègre, et la plénitude et l’ampleur d’un chorus
d’accordéon plein de brio…puis finit
dans la douceur d’un chant qui s’égrène….
Et
le final, c’est LiLi !
Un
thème à la ligne mélodique pure où s’entrelacent en toute simplicité, les sonorités
pleines et vibrantes de la guitare électrique, et l’accordéon de Galliano,
superbe… ! un thème qui se développe en clair-obscur d’un instrument à
l’autre , d’une couleur à l’autre , du chant clair, lumineux et brillant à un son
grave et ralenti, la chanson tendre et déchirante à la fois de l’amour….
SENTIMENTALE….
En
somme tout se joue entre le premier
thème de Chick Coréa et le dernier morceau,
Lili, tout se joue entre ombre et lumière avec l’émotion de
la mélodie souveraine….
…Et sentimentalement vôtre, Monsieur Galliano !!!!
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