vendredi 31 janvier 2014

Un petit radotage pédagogique à propos de TEXTES


et d’orthographe!

« Cela ne me regarde pas »
Enfin cela ne me regarde plus ….

De l’école , j’ai franchi le portail…

Mais quand même, collègues mes amis, laissez-moi encore une fois radoter un peu …
Il s’agit toujours de mon affaire de TEXTE…

Je me promène comme l’oisive que je suis devenue sur les « chat » de Facebook ou les commentaires, je ferme les yeux sur les erreurs d’orthographe des petits copains de mes petites , j’essaie de relever, juste  au passage et l’air de rien  (LOL !) les erreurs d’icelles …
D’ailleurs dans l’ensemble je peux  avouer comme jadis je le pensais, mais ne pouvais le dire qu’il y a erreurs et erreurs et que beaucoup n’altèrent pas réellement la lisibilité et le sens  du texte …
Mais quand même parfois certaines orthographes sont  orthographes d’analphabètes …

Alors je demande :
« Mais qu’ est-ce qu’elle dit sa mère ?
Et à l’école mais qu’est-ce il dit le maître ? »
On glisse alors vers la philosophie existentielle :
« -Beh ! RIEN ! »
Ou
« - Sa mère ? elle ne s’en occupe pas ! »
Je me retiens de faire préciser : « … de ses SMS et de l’orthographe , ou du gamin lui-même ? »

Mais quand même parfois
je donne un coup de main pour les devoirs…je sais bien qu’on ne me le demande que parce que ça fait chaud au cœur d’avoir une compagnie dans ce temps volé à la télé, ou à la « trot’ », à l’écriture d’un « roman », l’enregistrement d’une vidéo, ou la répétition d’une « choré »…
Bref que je me dois d’être discrète quoiqu’ « efficace » !

Mais quand même…
Quand je vois la liste des mots invariables à apprendre …en liste…régulièrement, obstinément …
Et pire, les « fichus »  homonymes  à distinguer !  à l’endroit et à l’envers ! le sentiment de l’Absurde prend des dimensions à la Ionesco
Quand je rapporte ce travail au  temps consacré à l’ « orthographe en action » dans les textes
que l’on donne à rédiger et à écrire, qu’on les baptise « rédactions » ou « productions d’écrit » ou « essais », je me souviens des temps anciens …et je râle !

Ce serait tellement simple, ce serait tellement fonctionnel, d’apprendre à écrire les mots au jour le jour, avec l’aide du maître qui est là pour ça, les mots dans des textes, des textes de tous les jours ou des textes plus beaux, mais des textes qui ont un sens pour celui qui les écrit celui qui les reçoit,  celui qui les envoie…en écrivant des textes  donc !!!
Il est vrai que les mots du français écrit restent par leur orthographe trop chargés de significations historiques,( ô châteaux , ô temps désuets)…
Mais n’est-ce pas encore plus difficile de les mémoriser hors des contextes qui manifestent leur sens …
C’est/ ses /s’est/ sait ! ces trop ! Comment les confondrait-on si on n’y était incité par de fins exercices répétés sur leur homonymie !!! où les contextes sont si minces qu’ils n’éclairent pas suffisamment le sens de ces mots...
Figurez-vous qu’il y a un Monsieur Frédéric François, vous connaissez ? eh non non non ! c’est un linguiste distingué qui ne chante pas, quoique ses propos m’enchantent, surtout quand il se réfère à Michael A.K.Halliday qui à ma connaissance ni ne chante ni n’a jamais chanté non plus , donc un docte et grave personnage, que j’aimais à citer autrefois parce qu’il me semblait pertinent et aussi je dois l’avouer parce que l’ homonymie justement de son nom  m’amusait et me procurait un facile succès …
[ Dans son apprentissage de la langue,]« l’enfant est confronté non pas à des grammaires ou
à des dictionnaires, ni même à des mots ou des phrases émis au hasard, …ce qu’il rencontre, ce sont des textes, du langage en action, c’est-à- dire des séquences qui s’organisent entre elles comme avec leurs situations de productions »
(Conduites linguistiques chez le jeune enfant, puf, le linguiste)

J’aime  cette expression, langage en action=textes et l’affirmation que pour apprendre le langage ,il fait être confronté à des textes, et je pense qu’il en est de même pour le langage écrit. Pour apprendre l’orthographe , il faut écrire encore et encore …Car l’orthographe est un système  et la chaîne des autres mots éclaire et détermine l’écriture de chaque mot…
Le problème suivant sera  de déterminer les conditions dans lesquelles on est amené à  produire ces textes afin  qu’elles soient favorables à l’apprentissage de l’écriture et de l’orthographe, en particulier à  la relation entre celui qui écrit et son  « maître », stress ou confiance , attente d’une sanction ou d’une aide ?

J’aime cette idée de « langage en action » , j’aime l’idée de « textes » « tissés », toiles d’araignée ou fils dAriane multiples tendus entre phrases et mots ET entre celui qui écrit et celui qui lit …
Sur le rapport avec celui qui lit ou lira, sur son écoute ou l’accueil à réserver au texte, qu’il soit écrit ou oral, il me faudra écrire un jour un nouveau radotage pédagogique, mais en attendant, pour apprendre l’orthographe …

 ECRIVEZ- VOUS ! écrivez- nous, d’amitié, de plaisanterie , d’histoires, de recettes, de joies , de peines, de drôleries à votre guise….


Mais écrivez ! et faites écrire, maîtres d’école, mes collègues ! 

1 commentaire:

Francesca a dit…

Ah que ... voici un bel article !
Merci !