Je ne cesse d’admirer chez
Richard Galliano, (entre autres qualités !!!), son talent extraordinaire
pour le partage et la découverte. Ses différentes rencontres et la formation de
nouveaux groupes encore et encore sont un plaisir toujours renouvelé tant elles produisent de musiques nouvelles « chaque fois autre, et chaque fois la même » , tant Richard
Galliano possède un vrai style et un son véritablement unique .
Ce samedi 9 novembre à Conilhac,dans le cadre du festival de jazz annuel, il donnait un « récital » SOLO…
Pour peu, nous aurions été tentés
d’être déçus. Car, curieux impénitents de ses formations, nous n’avons pas encore écouté en direct son
Vivaldi, nous sommes à l’affût de son New Tangaria Quartet, désireux
d’écouter Jean Marc Jafet, que nous connaissons un peu,
et Jean Christophe Galliano et François Arnaud dont nous
aimerions vraiment entendre le son
« live ». Mais ils ne se produisent que loin de chez nous… !!!
Mais bien sûr ce SOLO, nous
n’avons pas hésité un instant à venir l’écouter !
EH bien !!! le moins qu’on
puisse dire, c’est que déçus nous ne l’avons pas été...
Cette heure et demie de musique magnifique
valait bien nos 750 km
de voiture, notre chambre d’hôtel, les rafales de vent sur les Corbières et nos « picachous » de fortune…
Comment Richard Galliano peut-il
encore et à nouveau nous enchanter, comme la musique des grands, celle qu’on
redécouvre à chaque écoute, comme certains romans ou certains poèmes qu’on peut
relire indéfiniment ?
Il y a en lui une prodigieuse présence,
l’évidence de la musicalité …
Jazz or no Jazz ? nous
demandions- nous, Michel et moi, à « Conilhac, festival de Jazz » ?
Si jazz veut dire liberté, créativité
inventive, sur des thèmes mélodiques
connus, qui s’élancent sans jamais se
perdre dans des variations inspirées, et nullement gratuites,…c’est Libertango
ou Bébé !
Si Jazz veut dire swing
étourdissant, c’est Tango pour Claude et Fou rire, ou swing léger et aérien, c’est
Barbara, dansant dans le cœur et
l’esprit, c’est Habanerando, c’est La valse
à Margaux …
Si c’est encore virtuosité époustouflante et
complexité musicale si parfaites qu’elles atteignent une lumineuse simplicité et
l’évidence de la beauté… c’est Chapître ou
NewYork Tango, au si beau nom d’« Opale concerto »…
Si le Jazz est re-création alors c’est du Jazz, c’est du jazz
Galliano, c’est aussi du musette new, c’est du Piazzolla retrouvé …
S’il est partage, c’est partage
de La Musique
, et de toutes les musiques de sa vie, les musiques qu’il redécouvre encore et
toujours , avec ses propres œuvres qu’il relit et réinvente à chaque moment…
Et en l’absence de ses musiciens,
dans cette petite salle chaleureuse,
vibrante de monde et d’enthousiasme, s’établit un rapport singulier avec nous le
public, une communication intense, directe, comme particulière. Et ce face
à face est fascinant…
Il y a dans le solo quand il
réussit quelque chose de magique…
Et puis finalement voilà qu’il se
débrouille encore ce diable d’homme à rencontrer quelqu’un, quelqu’un à
Conilhac quelqu’un du jazz, quelqu’un du Brésil, quelqu’un de sa vie…Il
rencontre Rique Pantoja Leite avec qui il a joué avec Chet Baker !
Et avec lequel il recrée pour nous ce soir Inaïa joué et enregistré en juillet 1980…cheveux
longs et barbe noire …Musique sans rides, superbe !
1 commentaire:
merci
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