Il a plu des jours et des jours
Il a fait froid encore et encore
L’herbe du jardin giclait d’eau
sous nos pieds
Les jours ont allongé, mais ce ne
fut pas le printemps encore moins l’été…
On disait couramment, parce
que tout le monde parlait de ce temps déprimant dont l’humidité collait à la
peau , parce qu’on avait des douleurs de vieillard à force de s’humidifier…On
disait : « Avec toute l’humidité de la terre …avec l’eau des
rivières en crue, avec la mer qui ne s’est pas réchauffée…on aura un été
pourri !!! »
Et de rappeler les étés de notre
jeunesse, pourris, avec un trop plein
d’anecdotes de pluies …
Et puis en Juillet, ce fut l’été.
Triomphant, chaud, lumineux.
Un été à dormir fenêtres grandes ouvertes, à
tirer les volets le jour, à se lever de bonne heure pour arroser les plantes..Bref
un bel été du moins pour l’instant…
L’Océan a commencé à se
réchauffer, plat comme une méditerranée, juste délicieux. Et puis il s’est mis
avec l’augmentation des coefficients des marées, à lever de grandes vagues mousseuses.
Le vent d’Est les creuse d’une transparence
vert d’eau, superbe. ! Et soulève sur leur crête de grandes chevelures
d’eau.
J’aime ces vagues …
Parfois leur taille me permet
encore de me laisser glisser sur elles jusqu’à la frange au bord du sable, les bras tendus et la tête entre les
bras.
C’est Camille qui m’a appris…le
geste des bras !
Parfois elles ne sont qu’un
rouleau de bord sous lequel on plonge et dont l’écume frise la plante des
pieds…
C’est Nadja qui m’a appris !
Quand on est placé assez loin,
derrière la cassure, on s’y laisse soulever, délicieux manège… C’est Charlotte
qui aime le plus en partager le toboggan avec moi….
Mais parfois elles sont si grosses,
elles cassent si fort à grand bruit en faisant jaillir des gerbes d’écume, mousseuses,
et presque tièdes, que je me contente de les attendre de loin et de
« prendre les écumes » avec Camille. Sensation délicieuse que de se
laisser emporter dans cette chantilly caressante et salée, le nez dans les bras
tendus, jusqu’à ce que le sable nous frotte le ventre…
Mais en fait ces petits
délices ne sont que les manifestations
sensibles de la magie puissante de l’Océan
…
Il y a en effet des matins de
grisaille pour l’esprit, des matins où tout coûte à entreprendre , des matins
embrumés d’humeur chagrine , des sortes de matins de fin d’interminable
hiver, d’été hésitant balayés de noroît, des matins de boule à l’estomac et
d’envie de pleurer…
Indolente, je dépose ma serviette sur le sable, je
regarde la mer , je redoute le froid du premier contact, je trouve trop forte
la vague, trop de gravier au sable
qu’elle charrie …
Et c’est avec effort que j’y vais…
« Le vent se lève…il faut
tenter de vivre ! »
Comme disait( ou presque ) notre ami Georges
Brassens,
« Référence gardée envers Paul
Valéry
Moi très humble bloggeuse
Moi très humble nageuse
Sur lui je renchéris… » :
.
« L'air immense ouvre et referme
mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies! »
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies! »
Et réellement aussi magique que
les musiques que j’aime, le bain d’écumes me redonne l’énergie et le goût de vivre comme
un bain de musique
« Une fraîcheur, de la mer
exhalée,
Me rend mon âme... Ô puissance salée!
Courons à l'onde en rejaillir vivant! »
Me rend mon âme... Ô puissance salée!
Courons à l'onde en rejaillir vivant! »
Paul Valéry
PS : Parfois, les écumes ne
suffisent pas….
6 commentaires:
Quelle merveille de se laisser bercer par tes mots et tes images.... Dommage que je n'aie pas assez de temps pour venir avec régularité sur les blogs que j'aime... Bonne fin d'été, je la souhaite aussi magique...
Quelle merveille de se laisser bercer par tes mots et tes images.... Dommage que je n'aie pas assez de temps pour venir avec régularité sur les blogs que j'aime... Bonne fin d'été, je la souhaite aussi magique...
Merci chère Sister de ta présence non loin de ce blog...
Bonne fin d'été à toi aussi...
Et à bientôt je le souhaite vivement!!!!!
Bonsoir je me suis régalé à la lecture de votre page car je partage ces émotions que vous décrivez à la rencontre de l'Océan et que j'aime faire découvrir quelques jours par ans à ma petite fille Justine qui a presque l'âge de Charlotte je crois. L'été dernier comme nous rentrions de quelques jours d'Océan sur l'autoroute du retour nous avons calmé les pleurs de Justine en composant avec elle les quelques lignes qui suivent et que je ne résiste pas de vous communiquer:
"Océan, j'ai plongé mon vague à l'âme dans l'eau salée de l'Océan,
Et mon coeur enfantin blotti dans le creux des rouleaux argentés d'Océan, désormais chante à tue tête dans le courant ta musique Océan !"
Amicalement
Jyl
Trop beaux , ces quelques mots qui chantent nos écumes d'Océan! MERCI Justine, et JYl...
Je suis contente d'avoir découvert ce blog aujourd'hui : je le mets dans mes favoris, histoire d'y revenir, un peu plus tard, à loisir.
Bonne journée.
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