Je
suis allée voir “Landes” de François-Xavier Vives
J’ai
aimé ce film…
Pourtant
j’étais allée le voir en somme par devoir : « un film sur mon pays ,
alors que je venais de bader « Marius » et « Fanny »
et le pays de Pagnol… ! »
J’ai
beaucoup aimé…
Je
m’attendais à un film entre documentaire et promotion pour office du
tourisme…et j’y ai trouvé, intimement mêlés à sa saveur, bien des ingrédients
que j’aime …
Le
mélo sentimental qui prend aux tripes, amour perdu dans la mort, amour
recommencé, par la mort tragiquement
interrompu …
Un
huis clos familial, aux rapports complexes, sordide et étouffant dans la
profondeur d’une obscure demeure de maître…
Un
combat aux accents épiques des gemmeurs et des métayers contre les patrons…
Une
femme en lutte pour un idéal certes chimérique mais dans lequel s’incarne son
fondamental désir d’émancipation, de conquête de son identité de femme…
Des
accents de lutte des classes à la
Zola , avec un meneur syndical importé de Belgique et des meneurs syndicaux
issus du prolétariat de la lande, métayers auxquels rien n’appartient, qui
complètent leur pauvre revenu en se faisant gemmeurs…
Des
acteurs superbes pour un système de personnages certes classiquement composés
mais qui en tirent présence et force, la beauté de Marie Gillain mais aussi son jeu subtilement
nuancé , la manière d’être de Jalil Lespert , les jeux de Miou Miou et Bernard
Blancan…
Mais
encore sinon surtout la présence des Landes pour moi remarquablement
photographiées par Emmanuel Soyer, sous tous angles et toutes lumières la verticalité obsédante des troncs de pins, qui
barrent l’espace indéfiniment , les blessures de résine, les sous bois aux
flaques qui captent fugitivement des éclairs de lumière, et soudain les
échappées sur l’Océan en plans horizontaux multiples qui ouvrent sur l’horizon
infini et libre …
Mes
Landes…
Je
regrette de pas avoir pu trouver d’images de la dernière séquence du film, des
images des merveilleuses écumes, aux couleurs épurées dans un subtil dégradé de
gris et de blanc, qui jaillissent hautes et mousseuses, d’où l’on ressort
rechargé de vie….
« Ô
puissance salée… !
Une
fraîcheur de la mer exhalée me rend mon âme !...
Courons
à l’onde en rejaillir vivant ! »
Paul Valéry
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire