dimanche 25 août 2013

Landes....j'aime!



Je suis allée voir “Landes” de François-Xavier Vives






J’ai aimé ce film…


Pourtant j’étais allée le voir en somme par devoir : « un film sur mon pays , alors que je venais de bader « Marius » et «  Fanny » et le pays de Pagnol… ! »

J’ai beaucoup aimé…
Je m’attendais à un film entre documentaire et promotion pour office du tourisme…et j’y ai trouvé, intimement mêlés à sa saveur, bien des ingrédients que j’aime …
Le mélo sentimental qui prend aux tripes, amour perdu dans la mort, amour recommencé, par  la mort tragiquement interrompu …
Un huis clos familial, aux rapports complexes, sordide et étouffant dans la profondeur d’une obscure demeure de maître…
Un combat aux accents épiques des gemmeurs et des métayers contre les patrons…
Une femme en lutte pour un idéal certes chimérique mais dans lequel s’incarne son fondamental désir d’émancipation, de conquête de son identité de femme…
Des accents de lutte des classes à la Zola, avec un  meneur  syndical importé de Belgique et des meneurs syndicaux issus du prolétariat de la lande, métayers auxquels rien n’appartient, qui complètent leur pauvre revenu en se faisant gemmeurs…

Des acteurs superbes pour un système de personnages certes classiquement composés mais qui en tirent présence et force, la beauté de  Marie Gillain mais aussi son jeu subtilement nuancé , la manière d’être de Jalil Lespert , les jeux de Miou Miou et Bernard Blancan… 


                                       http://www.avoir-alire.com/IMG/jpg/landes_photo.jpg

Mais encore sinon surtout la présence des Landes pour moi remarquablement photographiées par Emmanuel Soyer, sous tous angles et toutes lumières la  verticalité obsédante des troncs de pins, qui barrent l’espace indéfiniment , les blessures de résine, les sous bois aux flaques qui captent fugitivement des éclairs de lumière, et soudain les échappées sur l’Océan en plans horizontaux multiples qui ouvrent sur l’horizon infini et libre …
Mes Landes…

Je regrette de pas avoir pu trouver d’images de la dernière séquence du film, des images des merveilleuses écumes, aux couleurs épurées dans un subtil dégradé de gris et de blanc, qui jaillissent hautes et mousseuses, d’où l’on ressort rechargé de vie….

« Ô puissance salée… !
Une fraîcheur de la mer exhalée me rend mon âme !...

Courons à l’onde en rejaillir vivant ! »
Paul Valéry

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