Ernest et Célestine, (Gabrielle Vincent )ce fut d’abord pour
moi un de ces albums pour enfants qui
ont le pouvoir de toucher en même
temps l’adulte qui lit et l’enfant qui
lit avec lui, ce couple magique qui se forme au-dessus des pages d’un album où
l’histoire se tisse entre la voix qui lit, l’image qui raconte, l’enfant qui ne
peut s’empêcher de dire, de questionner, de digresser….
Un album maintes fois partagé,
avec les enfants de Maternelle que j’ai eu le privilège de rencontrer grâce à
mon travail, avec les collègues qui le lisaient dans leurs classes, avec mes
petites filles ensuite …
Sans doute certains professionnels de la littérature de
jeunesse n’en trouvaient pas l’image d’une esthétique assez audacieuse, ni la thématique assez originale et dérangeante, trop
« psy » et « dépouillée »…
Pour ma part j’ai toujours adoré
le graphisme dépouillé, les couleurs en demi-teinte, les plans multiples
avec leurs petits personnages familiers de
l’arrière plan qui contribuent à donner épaisseur et vie au récit…
J’aimais aussi la complémentarité
image texte , l’image qui racontait, le texte qui rapportait les dialogues …
J’ai toujours adoré le couple aussi
mal assorti que très uni, d’Ernest , le gros ours brun, massif, et Célestine,
la petite souris grise et déliée …
Le voussure du dos d’Ernest me semble avoir été créée tout exprès
pour bercer et prendre un bébé dans ses bras .
La petite silhouette d’Ernestine connote
la vivacité, la vélocité, avec parfois une fragilité latente …
Leurs histoires sont des
histoires de la vie de tous les jours, notre
vie de parents ou de grands parents, ce qui ne veut pas dire pas forcément
élémentaires ou simplistes
Une de mes préférées, une de
celles, vestiges du passé, qui je garde
précieusement parmi mes livres, c’est la Grande Peur …. :
Célestine, en jouant avec Rodolphe qui l’entraîne, échappe à Ernest et
se perd. Peur d’Ernest, peur de Célestine.
Et voilà qu’Ernest et Célestine sont devenus
les héros d’un film…de V. Patar et ST. Aubier produit par Benjamin Renner et dont Daniel PENNAC a écrit le scénario et
les dialogues !
Loin de moi l’envie de dire ce ne
sera pas comme le livre ! Que rien
ne peut remplacer le livre ! Qu’il faut que lisent les enfants !…naninana !
Et de crier au sacrilège !!!
Et de jouer les
« MamousRonchons » , épithète librement inspirée des « Grands papas Ronchons » de Michel
Serres !
Je pense que le film sera à la
fois différent et fidèle comme peut
l’être une interprétation inspirée d’un standard de Jazz !
Je fais absolument confiance à
Daniel Pennac, dont j’aime les histoires, et la remarquable réflexion sur la Lecture , pour nous en faire
une « lecture » qui donnera à mes héros chéris une vie nouvelle, tout
en me ménageant autant d’émotions que nous en offrirent le dessin, les
histoires et les dialogues de Gabrielle Vincent
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