vendredi 30 décembre 2011

Noël païen...

Noël m’apparaît toujours  (ou encore ?)  avec l’ estompe du temps, comme nimbé des images brumeuses de mes Noëls d’enfance , brumes de la vallée de l’Adour , pâles matins de l’hiver, sentier dans la forêt de pins où nous cherchons mon père et moi un beau petit pin à couper (munis de l’autorisation en bonne et due forme du maire de la commune !!!), quête odorante et attentive : trop gros,trop clair, trop pâle, oui ! bien vert !....
Bricolage d’installation dont la moindre merveille n’était pas pour moi, celui de la baladeuse électrique que Payou recouvrait de papier transparent rouge que plus tard il réussit à doubler grâce à une grosse douille de porcelaine blanche d’une ampoule bleue..!

Rose et bleu couleurs du ciel,
"C’est le soir des belles choses,
"Rose et bleu couleurs du ciel,
"C’est Noël, Noël, Noël !!!


Car si Mérotte dédaignait ces bricolages d’ installations et de crèche , elle nous offrait le répertoire naïf, mais parfois subtil, des chants que son passé d’"Institutrice Laïque" avait constitué. Si elle les avait choisis profanes, aux premiers temps les plus rudes de la guerre de la Laïque contre la Privée, elle céda parfois, pour ceux qu’elle estimait les plus beaux, à l’émerveillement de la Nativité :

« Entre Le Bœuf et l’Ane gris
"Dort, dort, dort le petit « fis »
"Mille anges divins
"Mille séraphins volent à l’entour
"De ce grand dieu d’Amour ! »

Ainsi, quoique mécréant, Payou nous fabriqua-t-il une crèche.
Ainsi autorisèrent- ils ma foi naïve dans la Naissance de ce tout petit enfant qui devait changer le Monde…Il y a donc dans ma boîte à souvenirs, des visites de crèches avec ma grand mère, des messes de minuit, pleines de cantiques et de bougies, de retours à pied vers le « souper » « médianoche » au chocolat chaud , et l’ouverture des cadeaux attendus, jamais très nombreux , parfois ludiques puis souvent « utiles » , toujours nimbés de joie fiévreuse …

Puis mon Noël a perdu la foi en la divinité de l’Enfant-Roi
Mais est demeurée pour moi l’enchantement de la Naissance !!!! Qui il est vrai change tout !!!!
Emmêlé avec l’attente païenne de l’espoir du jour qui se lève et de la terre qui brisera le gel…

Je n’ai jamais renoncé à « faire l’Arbre" ! désormais sapin coupé de jardinerie , plus régulier, plus foncé, mais (peut-être !!!) plus odorant que mes beaux pins d’enfance…


La naissance de nos enfants, notre fille, nos petites filles, ont rebâti les mystères du Père Noël, ravivé l’espoir d’un renouveau du monde…
J’apporte désormais de plus en plus d’application à « Faire l’Arbre et la Crèche » et Michel, qui n’a jamais connu enfant le moindre arbre ni la moindre guirlande, dans l’appartement de ses parents s’est mis il y a quelques années à m’assister dans cette délicate entreprise.

...De plus en plus d’application, peut-être parce que, j’en ai parfois la crainte,  la ferveur à le faire s'est estompée!

Heureusement ELLES sont là !!!

Attentives aux rites familiaux, participant désormais à la décoration de l’arbre, à la construction de la crèche…attendant l’heure du Père Noël avec d’autant plus d’impatience et de foi que nul n’y croit plus !!!
Consacrant à la composition du paysage de la crèche, leur goût des histoires et des personnages..


Histoires rêvées...

Exigeant musique et, maintenant en jouant…

Dansant à la folie , la mère et la grand mère, et même la grand tatie n’étant pas les dernières, pendant que les pères font les DJ et photographe, puis le Père Noël , bruyant, toquant rudement à la porte, agitant sa clochette….donnant raison à ceux qui toujours honorent son existence!!!!

Reprise par l’excitation conviviale de cette joyeuse soirée, avec peut-être « un petit si mineur » en tête…je prends un délicieux mais ambigu plaisir à ce moment qui nous réunit encore une fois …
Surtout pour leur joie à elles, leur bonheur émerveillé du rituel qui se renouvelle ….

Et je me dis, petit à petit Noël redevient pour nous ce qu’il est au fond : quelque chose de profondément altruiste….
Mais où le bonheur des autres nous fait bonheur…

Loin Loin du terrible Noël du lendemain où, à la maison de retraite de mes très vieux beaux parents, les aides soignantes, coiffées de bonnets rouges de cotillon , afficheront la joie des « ravis de la crèche», en circulant entre les visages détruits, les regards vides ,ou parfois tragiquement implorants, de tous nos pauvres petits vieux !!!


Mais où sont nos Noëls d’Antan, nos Noëls d'enfants ?



1 commentaire:

sister for ever a dit…

Moi j'ai du mal à ne plus retrouver dans Noël la magie de la messe de Minuit... certes on fait l'arbre avec les petites... mais on perd le sens premier, et les cadeaux c'est devenu «too much»! et puis la réunion de famille - toujours bienvenue! - est aussi synonyme de «mais qu'est-ce qu'on va faire à manger»?? C'est sans doute pour ça que juste avant Noël j'ai attrapé la gastro de ma petite Marie, me mettant «HS!». Heureusement le réveillon était chez mon fils, et pour le repas du 25 il était prévu que mon mari cuisine...
Finalement depuis quelque temps j'appréhende la fin de l'année!