Titre prometteur, un disque « fou », folie de
musique, folie des cordes multiples à la
recherche d’alliances nouvelles.
Réellement ce disque a sur moi un étrange
pouvoir : il me séduit d’entrée par la puissance mélodique de ses thèmes, la force raffinée de l’entrelacement des sons
d’instruments à cordes : le
violoncelle roi, deux guitares de chants et de rythmes différents, et la
profondeur grave de la contrebasse en arrière plan somptueux et omni
présent…
Puis, arrière-pensée de cette séduction magique, je me sens un peu
débordée par la multiplicité « folle », en tous cas foisonnante, des
cultures musicales sous-jacentes qui la nourrissent et l’inspirent, en
filigrane. Je les ressens avec bonheur, mais sans les reconnaître
exactement…
Un peu comme en littérature, quand on perçoit dans certains textes, romans, poèmes, récits, d’accès immédiat et dont on
savoure d’emblée l’évidence esthétique, une richesse de références
multiples…
La différence, c’est que dans le cas de la littérature,
assez souvent, si je les ressens, je les reconnais aussi… !
Pour la musique, ces richesses incluses, ces arcanes,
si je ressens leur magie, je ne peux les
identifier réellement !!!
Folie, richesse, multiplicité, mais aussi il me semble
une véritable unité, un vrai style d’ « auteur » : le style
Samuel Strouk.
C’est par son talent à concevoir l’agencement d’une
œuvre que nous l’avons découvert avec le Piazzolla de Daniel Mille …talent
de référence pour Daniel, mais aussi pour Vincent Peirani , qui se plaît à le
souligner …
Ensuite voici qu’il
se dévoile auteur à son tour d’œuvres bien
tentantes … Et pour nous ce fut la découverte de Silent Walk ! et
de mélodies « belles à en pleurer », car toujours « chantant sur le mode mineur, l’amour
vainqueur et la vie opportune … » et de la merveilleuse complicité
avec nos idoles d’élection , Vincent Peirani et François Salque…
Et la découverte aussi d’un son, le Sien…
Puis au fil de
mes explorations sur You tube , outre des morceaux avec Peirani et Salque, des trouvailles
multiples de créations : Le rêve de Maya, Yiddish…qu’on retrouve dans un
disque, Loco Cello, avec cette fois une
richesse de productions personnelles ……….
_Lhassa, présence grandiose de la contrebasse à l’entame , chorus non moins superbes des
complices, Tango Mio,rythmes
remarquables, temps saisissants de guitare et
violoncelle ,-F.F.F,… Lost Birds,
ces oiseaux perdus, ligne pure de la mélodie mélancolique violoncelle et
guitare, un titre qui se souvient peut-être !!! de los Pajaros perdidos de Piazzolla qui pour moi est toujours le
prince de la Mélodie autant que du tragique, Piazzolla qui est
aussi convié à participer à la beauté
des mélodies avec La melodia en la…
mineur !
Tous ces morceaux recèlent encore et encore la passion
mélodique , et souvent aussi l’émotion
nostalgique…
Avec parfois des airs et des rythmes de danses :
de Tango, mais de Tango …Mio ! , thèmes populaires et rythmes
enlevés Medley Cello , et dans un
autre registre, Yiddish : enchaînements de rythmes vifs par les quatre instruments …chant déchirant du violoncelle …virtuosité
entraînante …
Est conviée en
outre la frénésie du grand Django Reinhardt, La Flèche d’or et le magnifique Rythme futur, si bien nommés .
Ou l’ample sérénité d’un adagio de Mendelssohn., au violoncelle très beau, allié à la ligne pure et vibrante des notes égrenées
par la guitare
En outre il semble que le souci d’un agencement subtil des morceaux aménage
un entrelacs de diversité :
Le prélude à Lhassa
se distingue de Lhassa pour l’annoncer …
Le rêve de Maya
est traversé de la Flèche d’or de
Django…L’Adagio de Mendelssohn ménage
un temps « adagio » avant la transe de Rythme futur..
Les complices se sont multipliés : Nous retrouvons avec bonheur François Salque
au violoncelle magique. nous savourons pleinement la guitare de Samuel lui-même
.Nous découvrons la guitare d’Adrien Moignard qui nous entraîne dans le monde
du jazz Manouche, rythme effréné, reprise de phrases « ostinées »..
La contrebasse
de Jérémie Arranger , profondeur de l’arrière-plan, nous offre en outre des moments extraordinaires en prélude à Lhassa et dans l’Adagio de la sonate n°2 de Mendelssohn
Plaisir premier de la séduction immédiate, plaisirs
seconds, et sans doute à multiplier, de découvrir en chemin des liens culturels
riches et divers !
(Pour qui comme moi ne se lasse pas de s’obstiner à réécouter *…)
Mercis à tous, et pour Tout, pour l’Invention, pour la Mélodie, pour l’ Energie magique que cette musique nous transmet !
*****Evidemment on ne se plaindrait pas d’une écoute en
live !!!!! en un lieu plus proche
que Paris !!!
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