mercredi 15 mai 2019

Poète prend ton Luth...




Poète , prends ton Luth !
« Le printemps naît ce soir ; les vents vont s'embraser ; Et la bergeronnette, en attendant l'aurore, Aux premiers buissons verts commence à se poser.(Musset , la nuit de Mai)
«  Poète,prends ton luth, et me donne un baiser. »…

Objet du lyrisme de tant  de poètes , la Nature , Mer , montagnes , et plus modestement mon jardin, est souvent pour moi source de plaisir esthétique, ressource inépuisable d’un optimisme inconséquent( !!!), sujet de photos modestes … et quelquefois d’écritures non moins modestes !

Cette année c’est la joie de la glycine qui a commencé à provoquer en moi émerveillement naïf et plaisir d’en causer !

Le temps des glycines

La glycine , nous l’avons plantée , parce que mon père l’aimait , pire, l’aimait et ne la réussit jamais !!En même temps que le projet vif de planter une plante et de voir comment elle naît, pousse, et s’épanouit …c’est ma manière à moi de penser à lui , loin de sa pierre tombale où je vais rarement…Et cette année après les camélias , le rose , le rouge, que nous avons aussi plantés et vu croître et embellir , la glycine a produit grappes multiples et vrilles puissantes   grimpant, s’enlaçant au  tronc clair des bouleaux, et des fleurs mauves lumineuses et fragiles 


Et moi de prendre, à défaut de luth !, ma modeste écritoire !
…Et de retrouver par hasard au fil de mon désordre un petit recueil de poèmes ancien datant de mon enfance. Sans même avoir à le feuilleter, il s’est ouvert à l’une des pages que j’aimais …

Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de broderie,
De soleil luyant, cler et beau

Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.

Riviere, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d'argent, d'orfaverie ;
Chascun s'abille de nouveau
Le temps a laissié son manteau.


Et puis ce fut le temps de mon « jardin de curé !

Je dis souvent, en interprétation libre du terme, que mon jardin est un « jardin de curé ». Pour moi ça veut dire : je plante ou sème ce que j’aime et  en  confie la pousse au ciel, pousse que nonobstant mon athèisme je considérerais comme un don divin …Ainsi interprétè-je la formule « jardin de curé »

Cette année particulièrement, où les soucis amers ont encombré mon automne et notre début d’hiver, je n’ai guère, à part la plantation rituelles des pensées de Toussaint, dans des pots qui étaient laissés là , vides de plantes , ou encombrés de quelques tiges  de l’année passée , cultivé notre jardin, espérant que Nature en prendrait soin !
Ce qu’Elle a fait !
A notre grand émerveillement....


Et vint , modeste, car il n’y a  guère en ce jardin  que des rosiers grimpants , à peine taillés cette année de surcroît, le temps des roses !!!






Mais que l’on ne compte pas que je convoque ici Ronsard !!!

 vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir

« Marâtre » !!! Esprit chagrin que ce Ronsard !!!
J’ai un jour écrit que la Nature Obstinée nous donnait leçon d’espoir et devoir d’énergie, et je le maintiens !

Après les roses…les lilas
Après le lilas , les Rhodo !


Nous avons planté le rhodo et les lilas , Payou !
Seule la pivoine dont tu rêvais sans doute en souvenir toi aussi d’un jardin d‘enfant, végète encore et encore !
« Elle ne se plait pas ici !!! »








Quant à l’été ?
J’ai planté les bégonias « tubéreux » et les « Impatiens » ou « Impatiences » ?On verra...


!!!Et bientôt,  je tirerai la porte pour retrouver la Mer,
Puisque la mer, la mer conseille nos « labeurs »
..Et le sable, les chemins de bois qui enjambent les dunes…

La dune où poussent seulement les oyats et quelques œillets sauvages,  et des buissons fleuris de blanc que j’aime …












La plage où brille le sable blanc …


 Et je confierai mon jardin à la nature,  jusqu’aux pensées de Toussaint, pour me consoler de l’Automne et me permettre d’attendre le courageux   Printemps !



Pour symbole de l'obstination de la nature , cette plante , dont les feuilles énormes ,vernissées , si encombrantes que nous n'arrivons pas à les couvrir convenablement d'un voile protecteur , et qui chaque année gèle...

Puis renaît !








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