vendredi 30 décembre 2016

Richard Galliano à Toulouse , un Concert d’hiver … solaire !!!


(Textes croisés)
Il faisait bien froid, du froid de Toulouse quand le vent saisit, par rafales humides .C’était à la Halle aux grains, salle étrange dont la circularité pourrait donner l’illusion d’une proximité chaleureuse, mais qui parfois n’est qu’inconfortable par des places trop éloignées ou trop latérales .
C’était un concert en « faveur de l’enfance …des deux pays, la France et l’Arménie ».
C’était un concert dont Richard Galliano était leader.
C’est pourquoi nous avions  bravé tarifs et placement pour y assister …
Pour être tout à fait exacts,   nous étions intéressés aussi par la présence  de Jean Marc Phillips, que nous avions souvent écouté dans le sextet de RG pour son Piazzolla forever , et que nous retrouvions ; et,  quoique la musique Arménienne nous soit  assez peu connue, nous abordions le 1ere partie du concert avec une certaine curiosité !
Tant il est vrai que actuellement ce sont nos interprètes favoris, pour ne pas dire exclusivement nos accordéonistes, qui sont nos passeurs de musique et nous conduisent à aimer sans cesse d’autres instrumentistes, qui nous entraînent vers d’autres concerts, et d’autres CD !
 Et le programme de cette première partie, découvert à l’entrée de la salle, se trouva être à la fois découverte intellectuelle et  douce émotion de retrouver, selon un terme que j’emprunterai à Galliano,  un de mes  « Tubes» personnels, de ces œuvres que j’ai écoutées et aimées avec obstination à certains moments de ma vie, le Trio op.100 en mi bémol de Schubert
Bref du « studium » : le Trio n°2 de Chostakovitch ,  dont je ne connais quasiment rien , une œuvre  remarquable que je trouvai presque inquiétante par son aridité mélodique et son rythme intéressant, et un trio de  Babadjanian, dont j’ignorais même le nom !

…Et pour le « punctum », j’étais comblée , une si belle interprétation de Schubert , grâce au trio, au piano de Vahan Mardisossian, au violoncelle de Xavier Phillips, et au très beau violon de son frère Jean Marc Phillips,  spécialiste de ce merveilleux trio dans le quatuor Wanderer – que désormais du coup, j’écoute et réécoute sur You tube  …

Et puis ce fut Galliano dans  « son » quartet !
Dès l’entrée, sa détermination transparaissait comme un désir, riche d’énergie, de prendre ce concert à bras le corps, son Victoria à pleins bras ,  par un solo d’entrée époustouflant !
Surprise agréable avec…Andalucia !, retrouvaille non moins agréable avec… New york Tango ( je crois, du moins tant le morceau  était de ces morceaux de Richard   si  intiment reconnus que parfois j’hésite à le nommer  et à le distinguer parmi les autres) , les deux en tout cas riches de cette énergie vitale , de ce son chaleureux et clair , de cette virtuosité si accomplie qu’elle semble naturelle et évidente ….
Le retour du trio qui, personnellement, avec la présence de Jean-Marc Phillips,  me replongeait dans l’univers de Piazzolla for ever, et  Otoño Porteño, ma saison de Piazzolla préférée, le plutôt rarement entendu en concert, Habanerando, dont j’ai souvent dit combien j’en aime la couleur et le rythme, et puis une autre saison, Verano Porteño
A la fois enlevé et brillant, très connu mais « re-donné », le programme instaure une sorte de climat fusionnel entre les quatre musiciens  et  convivial à notre égard ; l’atmosphère de la Halle aux Grains en est chaleureusement transformée, comme  vibrante de leur musique et de l’enthousiasme du public, la distance abolie par une sorte de communication intense et familière.
J'en retiens l'énergie, la précision, la créativité de Richard, son enthousiasme. Disons sa générosité, qui se manifeste notamment dans l'exécution de rappels explosifs et  pleins de fougue. La plupart des morceaux choisis sont pour ainsi dire des standards…. Et c'est à chaque fois un plaisir particulier de retrouver et de redécouvrir ces œuvres, pour ainsi dire revisitées.  (je cite Michel)
Un autre Piazzolla, Oblivion , La valse à Margaux que    Richard présente en disant- demi-sourire !- qu’il attend  d’elle qu’elle détrône un jour  Perles de Cristal !!!Deux mouvements d’Opale Concerto….
Inattendu , brillant et frénétique :La danse du sabre que je reconnais avec plaisir, mais  dont j’ignorais qu’elle fût de A.Khachatourian
… et l’au revoir traditionnel de La Javanaise :
 « Nous nous aimions
Le temps d’une chanson… »

Mais pas que… !!!!
Et je dois l’avouer, malgré l’allégresse du concert, la fougue et le brio des rappels offerts sans compter par Richard et ses musiciens, cette Javanaise se teinte pour moi d’une ombre de nostalgie…
Car j’ai consulté la veille l’agenda  de Galliano enfin affiché sur son site : un «Tour du monde en  90 jours » !!! où peu de villes françaises s’affichent,  et, en tous cas en ce qui nous concerne, assez lointaines !
Le temps où nous faisions 600 kms pour aller l’écouter à St Martin de Crau, et où nous eûmes de surcroît la chance d’écouter la veille Manu Comté et Soledad, m’apparaît soudain
« Déjà plus loin que l’Inde et que la Chine ! »
« Peut-on  le rappeler avec des cris plaintifs et l’animer encore » de toute notre énergie…  ce temps si heureux !!!

Oui ! je l’espère , rassérénée par  le texte de Michel :
En rentrant par le métro, en dépit du froid de la nuit, tous les trois nous avancions sur un petit nuage... Nous en étions bien d'accord : on avait rarement vu Richard Galliano aussi en forme, en harmonie avec le public.

Richard Galliano, créateur de joie de vivre ! 














http://autrebistrotaccordion.blogspot.fr/2016/12/jeudi-15-decembre-galliano-en-quartet.html

Aucun commentaire: