dimanche 7 septembre 2014

Dune


C’est Juillet, il fait beau  et c’est Hossegor !
Cet hiver nous sommes restés aux aguets, à surveiller Météo France d’un œil constant, à rouler, certains jours d’inquiétude,  nos cent trente kms « pour aller voir ». Il a fallu pendant bien des trajets faire le détour par Bayonne, on pensait  « inondations  des Barthes de l’Adour », mais ce n’étaient que travaux sur le beau et vieux pont de Lamarquèze… ! mais de fait des inondations il y en avait  beaucoup. Et des alertes aux risques de submersion du rivage par les vagues !

Mais l’hiver, qui n’a pas épargné le littoral atlantique, qui a par endroit mordu et dévoré le sable des plages,  a épargné notre côte landaise . Certes l’assaut des « montantes » elle l’a subi, et les marées exceptionnelles, elle les a connues de près ? Mais la folle montée de l’écume s’est arrêtée au pied de nos dunes.
Ils ont travaillé, travaillé, ces travailleurs de la mer « à  terre », cavaliers des pelleteuses et des tracteurs, reconstruisant jour après jour la masse du sable creusé par l’océan.


Et nous voilà avec ma petite Camille arrivées en avant- première, impatientes de la voir. Ou plutôt de LES voir, la mer et sa plage…
-Oh , ils ont reconstruit tous les passages de bois de pin que sans doute le sable avait mis à mal
-Oh  ils ont redressé la fine barrière qui délimite la dune protégée…
­-Oh !!!-C’est une jeune maman encombrée d’enfants, sur les bras, aux deux mains, qui râle­­­ :-C’est pas vrai, encore , il faut monter ! monter encore et encore ! ici , il faut monter partout et tout le temps … !
Les petits pieds s’embarrassent, les petites mains tirent…

Elle me sourit, je lui souris, et je lui parce que cette pensée me vient sans réfléchir, comme une évidence  :
-Oui…C’est la Dune ! Mais… Elle nous protège…

Interdite, elle me regarde, à mon tour un peu embarrassée de ma propre remarque …
Et nous nous engageons sur le chemin montant, mais ni si sablonneux , ni si malaisé, puisque le hommes du sable l’ont reconstruit.
Et je prends brusquement  conscience, au moment où l’Océan apparait à notre regard , combien j’aime ce pays, de combien me tient au coeur cette mer qui console nos labeurs ,  et sa dune, qui, oui, me semble protectrice, comme  nous protégeant des vagues submersives, cette dune au pied de laquelle, on se love les jours de vent frais, et Dieu sait s’il y en a de ces jours de vent frais !

Sur la dune les chardons bleus s’acharnent à consolider le sable, 


des assemblées de mouettes se regroupent , qui s’envoleront comme cerfs volants













Entre mer et dune , entre mer et sable, c’est un duo sempiternel, une chanson d’amour  qui toujours recommence. Elle avance , Il recule,  mais résiste, formant des îles et enfermant ses longues baïnes tièdes , si délicieuses à l’heure de la marée basse ou parfois au plus haut de la haute, et  pleines de traîtrise quand le fort courant de la pleine mer s’y engouffre.




Mais parfois elles semblent de « petites bassines », à l’abri des vagues et  des courants froids où même les mouettes comprennent la douceur de se baigner et s’abriter …


Et le soir le soleil semble se mirer sur le sable aussi bien que sur l’eau avant de disparaître au bout de la mer…



Sous notre  regard païen et extasié , admirant sa plongée dans l’Océan avec un arrière fond de crainte superstitieuse et ancestrale qu’il s’y abîme à jamais….. 








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