vendredi 27 septembre 2013

« ELLE S'EN VA », C.Deneuve toujours présente !


Car sa présence est stupéfiante !
Jeune ou plus vieille, mince ou moins mince, elle crève l’écran !!!
C’est son film !
Elle se joue, elle se regarde vieillir, elle se donne à regarder …
Elle est belle…
 A nos yeux, aux yeux de l’amant d’une nuit qui rêve en lui faisant l’amour à ce qu’elle a dû être, « Splendide » !

Est-elle belle aux yeux du gamin, son petit fils qui la découvre ?
Ou aux yeux du nouvel homme qu’elle rencontre ?
Ou leurs regards sont-ils d’un autre ordre ? de l’ordre de la fascination  amoureuse aveugle  ou indifférente aux rides ?

C’est un road- movie comme l’affichent tous les articles qui présentent le film, et le film en a les conventions aussi bien que  les ressorts…
La  structure d’ensemble est peut-être un peu beaucoup conventionnelle !
Le lâchage de l’amant déclenche la fugue, et la rencontre d’un nouvel amant inverse la situation et la dénoue…
Je ne devrais pas m’en plaindre moi qui exige absolument des happy ends pour les histoires que je lis, mais peut-être y-a-t-il pour les happy ends d’autres ingrédients possibles …
Plus original et aussi caractéristique de Catherine que ses beaux cheveux , à la fois drôle et un peu douloureux,  le  fil conducteur secondaire , la cigarette , « la quête » de la cigarette, le paquet de cigarette comme pass entre personnages…
J’ai aussi beaucoup aimé, en filigrane, à travers le regard des autres , la mère, le petit fils , la fille , l’autre grand père… le dévoilement de son histoire d’amour intime et sous jacente : une histoire tragique et romanesque, en  contraste avec les éléments burlesques savoureux de sa vie officielle , l’os de poulet déclenchant la mort du mari qui soupe avec sa maîtresse qui se trouve être la femme du médecin appelé en urgence.. !

Et puis bien sûr, les rencontres, les  échecs successifs de la résolution des problèmes, organisent les rebondissements .
Si certaines séquences  sont attendues et traditionnelles :  la boîte de nuit , le dragueur ,le petit fils qui s’échappe , la carte bancaire qui bloque, le chemin qui s’égare, le malaise
vagal…certaines rencontres sont savoureuses : le vieux qui roule ses cigarettes et en roule une pour Catherine, assise, bien droite et polie sur sa chaise, tendue à l’extrême par le manque et l’attente,  le vieil homme en face, sa cuisine pauvre de solitaire, ses doigts gonflés, déformés et maladroits à rouler le papier à cigarette.. Mon grand père avait ces mains là !
Le gardien de nuit du Fly, accueillant dans son salon de démonstration comme un hôte bienveillant , attentif au récit de Catherine.
Le groupe des buveuses de bières bruyantes et démonstratives, camarades à boire chaleureuses dans ce décor surréel,  les vieilles misses ressurgies du passé, leur projet de calendrier, tous  donnent  une saveur particulière au film, tendre et burlesque à la fois..
Et ces personnages secondaires souvent simplement serviables et « vrais » échappent aussi au conventionnel…

Et le petit fils je sais c’est un peu rebattu, la thématique grands parents/ petits enfants mais c’est ma thématique intime ! j’ai donc  aimé ce gamin, sa chanson tonitruante et ses écouteurs, cet autre univers qui n’est pas forcément étranger à celui de sa grand-mère auquel il s’intéresse et qui le concerne…

C’est peut-être pour Catherine Deneuve un partenaire assez insolite …
Et pour moi, c’est le plus beau dénouement cette rencontre-là ! 









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