Car sa présence est
stupéfiante !
Jeune ou plus vieille, mince ou moins mince, elle crève l’écran !!!
C’est son film !
Elle se joue, elle se regarde
vieillir, elle se donne à regarder …
Elle est belle…
A nos yeux, aux yeux de l’amant d’une nuit qui
rêve en lui faisant l’amour à ce qu’elle a dû être,
« Splendide » !
Est-elle belle aux yeux du gamin,
son petit fils qui la découvre ?
Ou aux yeux du nouvel homme
qu’elle rencontre ?
Ou leurs regards sont-ils d’un autre
ordre ? de l’ordre de la fascination amoureuse aveugle ou indifférente aux rides ?
C’est un road- movie comme l’affichent
tous les articles qui présentent le film, et le film en a les conventions aussi
bien que les ressorts…
La structure d’ensemble est peut-être un peu
beaucoup conventionnelle !
Le lâchage de l’amant déclenche
la fugue, et la rencontre d’un nouvel amant inverse la situation et la dénoue…
Je ne devrais pas m’en plaindre
moi qui exige absolument des happy ends pour les histoires que je lis, mais
peut-être y-a-t-il pour les happy ends d’autres ingrédients possibles …
Plus original et aussi
caractéristique de Catherine que ses beaux cheveux , à la fois drôle et un peu
douloureux, le fil conducteur secondaire , la cigarette ,
« la quête » de la cigarette, le paquet de cigarette comme pass entre
personnages…
J’ai aussi beaucoup aimé, en
filigrane, à travers le regard des autres , la mère, le petit fils , la fille ,
l’autre grand père… le dévoilement de son histoire d’amour intime et sous
jacente : une histoire tragique et romanesque, en contraste avec les éléments burlesques
savoureux de sa vie officielle , l’os de poulet déclenchant la mort du mari qui
soupe avec sa maîtresse qui se trouve être la femme du médecin appelé en
urgence.. !
Et puis bien sûr, les rencontres,
les échecs successifs de la résolution
des problèmes, organisent les rebondissements .
Si certaines séquences sont attendues et traditionnelles : la boîte de nuit , le dragueur ,le petit fils
qui s’échappe , la carte bancaire qui bloque, le chemin qui s’égare, le malaise
vagal…certaines rencontres sont savoureuses :
le vieux qui roule ses cigarettes et en roule une pour Catherine, assise, bien
droite et polie sur sa chaise, tendue à l’extrême par le manque et l’attente, le vieil homme en face, sa cuisine pauvre de
solitaire, ses doigts gonflés, déformés et maladroits à rouler le papier à
cigarette.. Mon grand père avait ces mains là !
Le gardien de nuit du Fly,
accueillant dans son salon de démonstration comme un hôte bienveillant ,
attentif au récit de Catherine.
Le groupe des buveuses de bières
bruyantes et démonstratives, camarades à boire chaleureuses dans ce décor surréel,
les vieilles misses ressurgies du passé,
leur projet de calendrier, tous donnent une saveur particulière au film, tendre et
burlesque à la fois..
Et ces personnages secondaires
souvent simplement serviables et « vrais » échappent aussi au
conventionnel…
Et le petit fils je sais c’est un
peu rebattu, la thématique grands parents/ petits enfants mais c’est ma
thématique intime ! j’ai donc aimé
ce gamin, sa chanson tonitruante et ses écouteurs, cet autre univers qui n’est
pas forcément étranger à celui de sa grand-mère auquel il s’intéresse et qui le
concerne…
C’est peut-être pour Catherine
Deneuve un partenaire assez insolite …
Et pour moi, c’est le plus beau dénouement cette rencontre-là !
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