dimanche 3 novembre 2019

Nouveau Sylvain Rifflet : Troubadours


Un nouvel opus, découvert depuis notre première et marquante rencontre avec la musique de Sylvain Rifflet , et c’est à nouveau la découverte d’un son, comme voilé, étrange, mais toujours harmonieux , aux composantes diverses étroitement entrelacées.
Une musique qui nous embarque dans  un univers mystérieux et captivant.
Bien sûr pour qui comme moi aime que les titres ouvrent des chemins d’écoute, le titre Troubadours aussitôt connote un univers éloigné dans le temps à la sonorité étrange, un peu décalée, quoique totalement mélodieuse.
Ma curiosité s’accroche un moment aux noms des troubadours éponymes des titres, mais j’interprète en lisant les noms sur la pochette (aux titres minuscules !!!) que si les troubadours évoqués ont une existence attestée, la musique que je découvre est (sauf exception :
I’vo bene, auteur cité Ghirardello da Firenze)  imaginée,  créée par Sylvain Rifflet ; ou recréée d’un opus de Jimmy Rowle. (pour ce dernier que je ne connais pas, je fais  connaissance avec celui-ci sur You tube !!!.)
 Mais peu m’importe c’est la démarche qui me séduit comme une création poétique (au sens plein du mot qui a le pouvoir  de faire existe), d’un univers fascinant , d’une beauté étrange et comme «  nouvelle »…un imaginaire de la musique des troubadours, sans doute non dépourvu de connaissances musicales mais assumé comme sien.
Le plus immédiatement prégnant, bien sûr, c’est le SON, le saxo ténor de Sylvain Rifflet est la source première de cette étrangeté, de « cette beauté intemporelle  à couper le souffle.. »J’emprunte ces mots et partage l’enthousiasme de Citizen Jazz…
Un saxo alternant  avec ses clarinettes , et les enlaçant avec la très belle sonorité de la trompette de Verneri Pohjola  . pour un son « quasi fusionnel  des vents » (Citizen J. encore )au point que pauvre oreille que je suis j’ai parfois  du mal à les démêler…Ils se « mêlent et se répondent » en « correspondances » avec les percussions de Benjamin Flamant et l’harmonium de Sandrine Merchetti dans une« ténébreuse et profonde unité »…Parfois les délices agiles de la clarinette ou de la trompette y inscrivent une histoire mélodieuse , touchante et lyrique, comme romanesque ( ex ; le n°10 de Jimmy Rowles )…
Mais la pulsation du rythme est non moins remarquable et participe de l’ostinato de certains morceaux : (1) Sordello da Goito ;
Le(8) de « Bertran de Born » en soulignant répétitions et accélarations des mélodies
Se créent ainsi  entre morceaux nuances et particularités qui séduisent et attirent ; mais leur succession est malgré tout remarqualement homogène.
Tous sans doute portent le sceau de la création de S.Rifflet ;  m^me si leurs titres les placent sous le signe d’auteurs différents ,  troubadours authentiques dont on ignore si les morceaux reflètent quelque chose de leur musique authentique..Sauf L’vo Bene,the Pecocks  « signés», et Le  Murmure signé aussi , que pour ma part j’adore pur sa variation sonore délicate : du filet de son fragile au départ au grondement harmonieux et profond ensuite, et qui me fait penser à la subtile remarque de Valéry sur la variation de sens du mot « murmure », du latin « mourmour » au français « murmure », merveilles de l’apparition  du « u », et de la création du « Murmure » de Sylvain Rifflet !!!

J’aime tous ces morceaux et ne choisirais  point entre eux ; ni entre leurs mélodies toutes fort belles , ni entre les jeux divers que s’y donnent les instruments !
Je me laisserai aller à leur fusion, et à leur quelque chose d « inanalysable »  dans cette musique !!! …
…Que de ce fait on pourrait dire « poétique » en somme !!!!

Merci aux Troubadours,
à Sylvain Rifflet ,
à l’accompagnement précieux de ses compagnons de musique .




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