samedi 24 septembre 2016

Tulle 2016, quand s’ouvre le Festival ...


Soleil et fraîcheur sur Tulle .
Entre la canicule des jours précédents, et la pluie des années précédentes, et  malgré le contexte social difficile, patrouilles et  fouilles des sacs à main, et en dépit de notre  contexte familial pénible , nous voulons résolument considérer notre entrée dans le festival comme placée sous de favorables prémices …
Du coup c’est d’un œil favorable que nous regardons  les ingrédients habituels de l’ouverture : les discours des politiques nous semblent plus concis, même  nous en partageons parfois les affirmations : de l’importance de la Musique, de l’importance pour tous de la partager , de l’importance pour Tulle de faire vivre ce festival, qui en retour participe à sa vie , économique et sociale.
Au fond  le climat social actuel,  perturbé et angoissant, m’inclinait à penser  qu’il était convenable, voire presque …civique ! pour les amateurs de musique et les festivaliers « ravis de la crèche » que nous sommes, de participer sans ironie   à cette ouverture des politiques.



Et, même la foule qui assaille la scène comme chaque année d’assauts photographiques aux reflex bruyants, et de va –et- vient indiscrets, et de conversations à voix haute sans retenue, qui d’habitude nous agace au plus haut point, nous apparaît aujourd’hui comme une expression chaleureuse de convivialité…
Même si  toutefois bien sûr je ne peux m’empêcher de penser que le thème «L’accordéon tisse sa toile » avec l’Image , n’est que trop bien choisi, tant le désir de selfies et d’instantanés me semble largement primer sur l’écoute des musiciens…


Et pourtant cette écoute, elle en valait bien la peine en ce soir d’ouverture au Magic  Mirrors, où la chevelure argentée de Roland Romanelli semblait la somptueuse mise en scène de son très beau son à l’accordéon, qui dialoguait ce soir-là, plutôt qu’il ne l’accompagnait, avec Michel Korb  et son orchestre.
Très beau son nuancé et mélodique , que je ne connaissais pas jusqu’alors , et donc l’écoute méritait bien qu’on attende pour l’écouter …que se taisent les prosaïques  voix des discours… 


…Et nous semblait préluder à Trois jours de bonheurs musicaux !!!!



dimanche 11 septembre 2016

UN BAIN















C’est la plage d’après midi, il y a du monde.  Il fait très beau, un peu moins chaud peut-être, la petite brise de mer s’est levée. La mer est  juste un peu forte, l’eau est douce, juste un peu fraîche, ses vagues éclatent juste, en roulant en écumes longues …
J’hésite en arrivant  , il ferait bon rester au soleil, un peu à l’écart de la zone de baignade , à l’écart du bruit des voix enfantines , avec le seul bruit de la vague qui frappe le sable, avec Nadja et Charlotte qui lisent et discutent paresseusement .


-Mais où est Camille?

                                                                             --Elle prend les vagues, là-bas, au bord de la baignade …




Sempiternelle question de Mamouna inquiète, question de toujours, depuis que Nadja avait encore l’âge de Camille et beaucoup moins … et le regard qui cherche, et me voilà debout,  traçant sur le sable fin où vient mourir la vague, à la recherche de la petite tête dans l’écume, la petite tête qu’on connaît si bien,  mais qu’on a peine à reconnaître parmi les innombrables têtes du bain de l’après -midi…



Et c’est elle qui me voit, c’est elle qui me fait signe ,  et c’est en moi , comme toujours et naguère, un petit éclat de bonheur…
J’avance un peu , j’admire cette fusion intime avec  la mer ,la petite tête qui attend, qui attend la belle vague puis qui soudain se retourne, se fondant en elle et  se laissant porter jusqu’à mes pieds, et riant…   j’admire cette aisance « aquatique » qu’elle a  eu de tout temps, mais qui a acquis avec les années la technique,  le savoir faire  , la familiarité avec l’océan…

Elle m’appelle, et  c’est vrai que c’est le dernier bain de l’été !
Elle m’appelle,  et je m’avance, attirée… mais je me contenterai de prendre  les vagues les plus douces, de prendre à mi chemin les écumes,  et de me laisser emporter jusqu’au bord puisque  les vagues d’aujourd’hui  nous emportent volontiers , et je la vois me dépasser, heureuses …!


Je l’admire… et avec un petit pincement au cœur je pense  que c’est moi qui jadis, comme c’était la plus petite,  moi qui prenait avec elle ses premières vagues , l’encourageait, la rassurait , partait avec elle…






Ouah …ne pas y penser, admirer, se réjouir, de la voir si grande, et si habile !









Et voilà que notre désir de dernier bain a contaminé deux autres petites têtes charmantes …
Et que je reste là, à prendre une écume sur deux ou sur trois,  à regarder et surveiller les trois petites têtes, à rire de leur plaisir quand elles  réussissent à venir s’échouer à mes pieds, dans la douceur de l’eau fraîche de ce dernier bain….

 
Révérence gardée envers Georges Brassens
«  Révérence gardée envers Paul Valéry!!!!

« Les bons  maîtres me le pardonnent :
 « La vague lève, il faut tenter de vivre ! »