Ce chant, c’est celui de la clarinette
du concerto K 622 de Mozart, dont la découverte m’a durablement enchantée…
Mais pour être tout à fait honnête j’ignorais que ce chant fût inventé
par Mozart, qu’il fût en la majeur op. K 622… !
Pour moi ce fut d’abord la musique bouleversante de l’Amour et du Désert,
d’Out of Africa !
J’en restai saisie, je cherchai à l’identifier …
L’enregistrement de la musique du film n’existant pas encore, je
cherchai le concerto de Mozart et trouvai un CD de l’orchestre Jean- François Paillard
, qui me permit de l’écouter encore et encore à mon habitude ( et qui me permit
de découvrir aussi un concerto pour flûte et harpe, dont les interprètes me
semblaient connus…) .
Je ne pouvais ni ne saurais dire aujourd’hui si les
interprétations en étaient remarquables. Je ne puis qu’affirmer qu’elles
comblaient mon attente, mon désir, de
réentendre cette mélodie pour moi sublime, comme me le permit aussi l’achat du
CD enfin sorti de la bande originale du film, une très touchante musique de
John Barry…
Il en est souvent ainsi dans ma quête buissonnière des musiques découvertes
un jour au fil des rencontres , toujours d’autres musiques , d’autres
instruments , d’autres voix …se découvrent….
Par la suite ma curiosité demeurait en alerte sur cet adagio, car c’était
particulièrement l’adagio …
Et, « en suivant » Galliano, puis un jour Vincent Peirani, il
y eut Michel Portal ! Certes ni
dans Blow Up, ni dans Musiques de
Cinéma, ni dans Bailador, ni dans Thill Box, ni dans les deux concerts duos avec
Vincent où nous eûmes la chance de l’entendre en live, l’Adagio n’était de circonstance !!!…c’est sur You tube
que je découvris son amour et son tourment , son obsession même, pour le
concerto de Mozart !
Je regardai et écoutai les vidéos de travail et de réalisation, certes,
mais le récit de ses tâtonnements pour moi resta lettre morte, car, totalement immergée
dans la mélodie et l’œuvre, elle m’émeut à tel point que sa construction, sa
mise au jour par les musiciens, je ne les perçois que peu…
Ainsi un jour où dans un très sérieux groupe de travail sur l’analyse
de La mort aux trousses d’Hitchcock,
en particulier de la remarquable construction de la fuite a travers le champ de
maïs , je demandai , malgré moi , étourdie,
incongrue : « Et après qu’est-ce qui se passe ? »
Faisant rire le distingué professeur, et les autres !!!
Relisant l’autre soir Les Animaux Malades de la Peste, je pensai :
j’en détecte les somptueux agencements, le choix des mots, le rythme de l’enjambement
, j’en déduis comme si je l’entendais la force de la voix dans le phrasé du
vers …la menace policée du Lion, la douceur résignée de l’Ane …Mais tout
parfois m’échappe dans la présence et l’évidence jubilatoire de ce texte …
Ainsi en est -il de l’ adagio de Mozart dans la présence
essentiellement prenante de la clarinette de Portal.
Alors quel bonheur de découvrir que Richard G l’aimait aussi ce
concerto ,qu'il l’avait choisi …
Quelle impatience de l’écouter, les présentations des teasers ne donnant
à entendre que le Rondo à la Turque et la petite Musique de nuit…
Le CD acheté, J’ai écouté en premier le concerto, puis l’adagio !
Quel bonheur d’écoute ! je
me suis dit :
« Y a pas photo, c’est superbe ! »
Et puis ! : « Tu exagères, tu es complètement
dépourvue de recul et de sens critique quand c’est Richard qui joue…. »
Pourtant la mélodie me paraissait différente dans le chant de l’accordéon, plus profonde,
plus ample, plus grave !
Et j’ai lu ce qu’écrit R.G...( je lis toujours les livrets, « amateuse » de mots autant que de mélodie…)
J’ai lu le choix de la partition originale, écrite pour le Cor de
Basset[1]… !
J’ai lu :…« le son de
l’accordéon « Basson in cassotto[2] »
se trouve sublimé !
C’est mon humble avis ; le
partagerez -vous ? je l’espère … » R.Galliano
Ma réponse est OUI !
Merci Mozart
Merci Richard !
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