Nous étions donc au premier rang,
tous les trois, car notre Charlotte nous fait la grâce de partager souvent nos
folies de musique, ce vendredi 24
octobre à l’Automne Club de Jazz sur son 31 pour assister au concert du Quintet
de Daniel Mille, « Le chant du piano à bretelles ».
Heureux d’être au rendez-vous , à
seulement deux heures de chez nous…Car pour l’ écouter , nous ferions souvent
bien davantage de route tant nous aimons sa musique …
Si on me demande pourquoi nous
l’aimons, pourquoi nous nous attachons à ses pas, pour assister à ses concerts, et à ses CD, qui sont si raffinés qu’ils
environnent sa musique de mots poétiques , de titres qui donnent à rêver , de
paroles diverses de talentueux compagnons...
Si on nous demande, donc…
Je dirai, parce qu’il me semble
avoir un style personnel si remarquable qu’on le reconnaît avec évidence, qu’on l’aime et qu’on désire toujours le retrouver …
« Daniel Mille est un musicien très sensible qui possède le sens
du son et de la mélodie » a dit quelqu’un…
Et ce quelqu’un c’était Galliano !
Orfèvre en la matière du son et de la mélodie !!!
LE SON…une certaine manière
d’utiliser les ressources expressives de l’accordéon pour un lyrisme à la Verlaine , une manière
légère , d’intensité variable, nuancée, funambulesque, mais
toujours « soyeuse »(Michel
Contat)...
La Mélodie …remarquablement prenante, à la limite de la tristesse ou de la mélancolie, trop légère pour du spleen, trop déchirante pour une saudade, une nostalgie… d’été quand vient l’automne , d’enfance dans la maturité…,d’une rue à jamais passée : une « fin d’été », une part de « minot » en nous, inguérissable , un accordéon sur une place sainte Catherine …
Une thématique de « temps
qui bascule », de la fragilité d’un
temps en suspens, comme le rythme d’un
vers impair, créant une sorte d’Attente
…
Ses mélodies me bouleversent
toujours , voire me fascinent….
Le son … la mélodie…, mais
aussi, j’y suis particulièrement sensible ce vendredi au Magic Mirrors, un des
plus remarquables de ses concerts auxquels nous ayons eu la chance d’assister, une
maîtrise dans le groupe du quintet, maîtrise de
l’intervention des différents instruments , une réussite du juste équilibre
organisé des différents plans sonores… et cette maîtrise est si discrète qu’on peut
la penser naturelle comme l’évidence de la beauté d’un tableau…On y ressent un
véritable talent à s’entourer de musiciens remarquables avec qui l’interaction
se perçoit, mais peut sembler le simple
effet d’affinités sélectives
…
Julien Alour (bugle)Andy Barron ( batterie)Pascal Berne (contrebasse) Alfio Origlio (piano)
Julien Alour (bugle)Andy Barron ( batterie)Pascal Berne (contrebasse) Alfio Origlio (piano)
Je ressens la même impression d’équilibre dans la programmation, Après la pluie, Ouro Preto,Oblivion, Les soirs de pleine lune, La valse des adieux , c’était le programme de Après lA pluie … S’y entrelacent L’attente , Fin d’été, Estrella do norte, Les Minots,plus récents (L’ATTENTE) sans rompre l’unité de style de l’ensemble, comme pour une promenade rêveuse ( un « Nostos »)dans son oeuvre …revisitée…
Une de ces promenades dont on
souhaite qu’elle ne s’arrête pas, tout en ayant le sentiment poignant de sa
finitude.
Et on en demeure séduit
…complètement !
Et le moindre plaisir ne fut pas
ce soir-là, la divine surprise de la dédicace qu’il m’a offerte de leur dernier
morceau… « Brindis »si inattendu, émotion si vive que j’ai été, je
l’avoue, bien incapable d’en identifier
le titre…Pour nous : « L’ultimo
Regalo » de cette soirée !
J’ai souvent écrit sur Daniel
Mille :
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