dimanche 29 mai 2016

Ma Mère ...les nourritures terrestres....et les autres!


Depuis tant de fois que ma soupe à la citrouille (faut dire que la citrouille, c’est un peu sucré et qu’il est bien de la faire revenir et fondre au départ avec  très peu d’eau..) que ma soupe à la citrouille donc  « a cramé [1]»... tant de fois aussi que la viande fut trop cuite…
…J’ai décidé d’adopter une autre stratégie ..

Car la  soupe à la citrouille (ou « Le velouté au potiron » !), j’aime bien !
J’ai donc mis en train les morceaux de la citrouille pour les faire « suer » avec seulement  très peu d’eau, et me suis installée à la table de la cuisine pour écrire , une table en cèdre très jolie quoique toute simple ,  ramenée du Maroc, et que j’aime …
Et j’écris au son de la citrouille qui fond, le nez en éveil…(car c’est l’un de mes atouts , le nez !, lorsque la vue a baissé , et peut-être l’ouïe !)

Et ce faisant , je pense à ma Mérotte, qui procédait ainsi, porte ouverte,  sur le coin de la table de la salle à manger proche de la cuisine ..
Car ,Elle, elle n’avait pas de bureau…
Le « bureau » , c’était l’espace de mon père très aimé !

Et que de cours elle écrivit  à la diable, dans l'enthousiasme, sur son cahier de préparations, que de copies  s’entassèrent corrigées une à  une , sur ce coin de table !

Ce qui n’empêcha pas,  un certain nombre de fois, que brûle le Pot !
Je revois ma Mérotte, une rieuse, passionnée, et coléreuse, jetant en râlant le contenu de la poêle à la poubelle, refusant  de trier le désastre, et d’écriant :
« Ah ! ma chérie !!! la cuisine , tu le vois ! Il FAUT S’Y TENIR ! »

Il faut croire qu’elle s’y tint souvent, car, en notre maison, on  mangeait bien, simple , savoureux … (et chaud le soir ! c’était son credo !)

Et ce, malgré tout le soin qu’elle mit toujours à s’occuper de ses chers élèves…





[1] « brûlé » en parler de chez nous !

De Mozart à Galliano , Coup de cœur pour le Chant d’une clarinette !


Ce chant, c’est celui de  la clarinette du concerto K 622 de Mozart, dont la découverte m’a durablement enchantée…
Mais pour être tout à fait honnête j’ignorais que ce chant fût inventé par Mozart, qu’il fût en la majeur op. K 622… !
Pour moi ce fut d’abord la musique bouleversante de l’Amour et du Désert, d’Out of Africa !
J’en restai saisie, je cherchai à l’identifier …
L’enregistrement de la musique du film n’existant pas encore, je cherchai le concerto de Mozart et trouvai un CD de l’orchestre Jean- François Paillard , qui me permit de l’écouter encore et encore à mon habitude ( et qui me permit de découvrir aussi un concerto pour flûte et harpe, dont les interprètes me semblaient connus…) .
 Je ne pouvais ni ne saurais dire aujourd’hui si les interprétations en étaient remarquables. Je ne puis qu’affirmer qu’elles comblaient mon attente, mon désir,  de réentendre cette mélodie pour moi sublime, comme me le permit aussi l’achat du CD enfin sorti de la bande originale du film, une très touchante musique de John Barry…

Il en est souvent ainsi dans ma quête buissonnière des musiques découvertes un jour au fil des rencontres , toujours d’autres musiques , d’autres instruments , d’autres voix …se découvrent….

Par la suite ma curiosité demeurait en alerte sur cet adagio, car c’était particulièrement  l’adagio …
Et, « en suivant » Galliano, puis un jour Vincent Peirani, il y eut Michel  Portal ! Certes ni dans Blow Up, ni  dans Musiques de Cinéma, ni dans Bailador, ni dans Thill Box, ni dans les deux concerts duos avec Vincent où nous eûmes la chance de l’entendre en live, l’Adagio  n’était de circonstance !!!…c’est sur You tube que je découvris son amour et son tourment , son obsession même, pour le concerto de Mozart !
Je regardai et écoutai les vidéos de travail et de réalisation, certes, mais le récit de ses tâtonnements pour moi resta lettre morte, car, totalement immergée dans la mélodie et l’œuvre, elle m’émeut à tel point que sa construction, sa mise au jour par les musiciens, je ne les perçois que peu…

Ainsi un jour où dans un très sérieux groupe de travail sur l’analyse de La mort aux trousses d’Hitchcock, en particulier de la remarquable construction de la fuite a travers le champ de maïs , je demandai , malgré moi  , étourdie, incongrue : «  Et après qu’est-ce qui se passe ? »
Faisant rire le distingué professeur, et les autres !!!
Relisant l’autre soir Les Animaux Malades de la Peste, je pensai : j’en détecte les somptueux agencements, le choix des mots, le rythme de l’enjambement , j’en déduis comme si je l’entendais la force de la voix dans le phrasé du vers …la menace policée du Lion, la douceur résignée de l’Ane …Mais tout parfois m’échappe dans la présence et l’évidence jubilatoire de ce texte …
Ainsi en est -il de l’ adagio de Mozart  dans la présence essentiellement prenante de la clarinette de Portal.




Alors quel bonheur de découvrir que Richard G l’aimait aussi ce concerto ,qu'il  l’avait choisi …
Quelle impatience de l’écouter, les présentations des teasers ne donnant à entendre que le Rondo à la Turque et la petite Musique de nuit…
Le CD acheté, J’ai écouté en premier le concerto, puis l’adagio !
Quel bonheur d’écoute !  je me suis dit :
 « Y a pas photo, c’est superbe ! »


Et puis ! : « Tu exagères, tu es complètement dépourvue de recul et de sens critique quand c’est Richard qui joue…. »
Pourtant la mélodie me paraissait  différente dans le chant de l’accordéon, plus profonde, plus ample, plus grave !



Et j’ai lu ce qu’écrit R.G...( je lis toujours les livrets, « amateuse » de  mots autant que de mélodie…)
J’ai lu le choix de la partition originale, écrite pour le Cor de Basset[1]… !
J’ai lu :…« le son de l’accordéon « Basson in cassotto[2] » se trouve sublimé !
C’est mon humble avis ; le partagerez -vous ? je l’espère … » R.Galliano

Ma réponse est OUI !

Merci  Mozart
Merci Richard !





[1] (j’ai cherché le sens dans le dictionnaire !

[2] (j’ai cherché le sens dans le dictionnaire !

samedi 14 mai 2016

Laurent DERACHE à Trentels, le pouvoir de sa musique....

Laurent Derache, nous avions  rencontré sa musique  il y a quelques années, en2012, avec un disque conseillé par un ami avec qui nous échangeons parfois nos trésors de musique…
Je me souviens de cette découverte comme si c’était hier !

« Mais j’ai d’abord écouté cette musique , je l’avoue,  quand Michel l’écoutait , -presque en boucle- avec un réel  désir de savoir,   comme font parfois nos élèves , attentive,  mais l’esprit ou surtout le cœur ailleurs …Sentant bien  l’intérêt de la composition du trio(accordéon, basse, et batterie) , du son de Laurent Derache , des lignes mélodiques …mais cela demeurait un plaisir simplement intellectuel, comme le Jazz parfois me donne …
Et puis l’autre jour , au soir d’une des ces journées que j’aime à appeler « calamiteuse », peut-être en souvenir de l’étymologie du mot , qui me suggère des « chaumes » mouillés et couchés par une  pluie  insistante et lourde. De ces journées à cumul de petits soucis, à petites déceptions en rafales, à horizon bouché de petites brumes…Ne trouvant pas le calme du soir , j’ai cherché mon recours habituel , la musique d’un CD…
Et j’ai rencontré Laurent Derache !
Et sa musique m’est tout d’un coup apparue d’une présence et d’une évidence saisissantes »


Et depuis cette musique m’accompagne , elle est devenue comme un certain nombre de musiques  , un disque « de chevet » …
Alors bien sûr quand on a la chance de l’écouter en direct , on essaie de ne pas manquer le rendez-vous…

ALORS, jugez de notre plaisir en découvrant qu’Anne-Marie avait programmé son Trio  à Trentels !

Et l’intimité de cette salle très peu éclairée, attentive à cette musique que nous attendions, j’ai retrouvée, intactes, mes impresssions premières, et plus encore, grâce la fréquentation familière que j’ai d’elle  ..

Retrouvant ce que j’avais écrit, je ne résiste pas au plaisir de me citer moi-même !

  «  J’ai pensé alors que j’avais jadis intitulé mon post sur Life of Venus : Laurent Derache Trio , « le pouvoir de la musique »…
 C’est effectivement une musique envoûtante, qui  capte  l’écoute et l’ émotion, qui joue sur  les nerfs ou la sensibilité.
  D’aucuns diront, ça me prend la tête, d’autres, -moi ! – sont captivés…
 Les thèmes que Laurent introduit sont superbes, très mélodiques, plutôt mélancoliques et  lancinants...Leur  structure est  une reprise « obstinée » d’un motif qui progresse par infimes  variations et décalages . Le rôle de la rythmique, la basses de Ouriel Eller et la batterie de  Martin Wangermee, scande remarquablement cette obsession, en en soulignant  les  variations…
 Il y a une sorte d’unité car tous les morceaux assez longs relèvent de cette même structure,  et  les thèmes se ressemblent tout en étant différents, mais toujours sur le même mode  mineur,  créateur du même climat, presque une incantation lancinante ou mélancolique.. »

Je ne résiste pas non plus au plaisir de citer « en impressions croisées » ce qu’écrit Michel du Style de Laurent
…(et d’emprunter ses photos comm'd'hab!) :







..."Ce n'est pas l'énergie ni l'inspiration qui font défaut. Tout au contraire. Mais cette inspiration est ici de type introverti. Un leader et deux compagnons qui le soutiennent sans faiblir. Un univers de recherche exigeante et incessante. Ici aussi un monde d'obsessions. Un univers fascinant. A chaque morceau, on a le désir de savoir où Laurent Derache va s'aventurer. et si l'on se réfère aux photos que j'ai publiées dans mon précédent article, on voit que sa posture est comme une signature. Chaque morceau est comme un face à face avec ses obsessions. C'est la marque, selon moi, de l'authenticité de son inspiration et de ses propositions. 



 Qu'ajouter ? 
Sinon : c'était à Trentels ...C'était Laurent Derache Trio...On était bien!!!




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