vendredi 27 août 2010

La chasse aux accordéons …

Bien sûr, il y a accordéon et accordéon.
Bien sûr, nous avons nos idoles et nos favoris…
Nous guettons la parution de leurs Cd, nous nous attachons à leurs pas, heureux quand ils se produisent à moins de 200 km de chez nous , ou de notre grand chez nous, c’est-à -dire la ligne Toulouse-Pau –Hossegor.

Ils nous entraînent dans le sillage de leur belle musique vers d’autres musiques et d’autres instruments , Paulo Fresu et sa trompette, Michel Portal, les saxos d’Eric Séva, la contrebasse mirifique de Renaud Garcia-Fons, Kiko Ruiz et sa guitare flamenca, la guitare deJean Marie Ecay, Jan Lundgren et son piano , l’oud de Rabih Abou Khalil, le tuba de Pierre Massot , le violoncelle de Maitane Sebastian ou de R.Pidoux, le violon de Sébastien Surel, la clarinette de Mirabassi ou les flûtes de Guillaume Lopez…. Et bien bien d’autres…
Planète musique...

Mais notre curiosité, je veux dire la curiosité de Michel, ne s’arrête pas là .Elle le pousse dans une quête insatiable à découvrir d’autres accordéons et d’autres musiciens…A l’exclusion de ceux qu’il appelle les « accordéons dents blanches », il essaie toutes les écoutes, des humbles petits diatoniques de la balloche ou des rues aux bayans de concerts, des mélodies délicieuses de Délicq aux arides compositions de Bério ou Cavanna…. En découvrant au passage les étonnants voyageurs du monde les Chango Spaziuk , Raul Barboza, Ricardo Tesi, Motion Trio et bien bien d’autres encore

C’est ce que pour ma part, j’appelle souvent la chasse aux accordéons…

Et toutes, ma fille, les petites filles, et moi, tâchons d’y contribuer…Moi je gratte sur mon ordinateur airs nouveaux et annonces de concerts, Camille au gré des rencontres avec son petit appareil photo, Nadia en épluchant  les programmes de concerts de sa ville…

Et pendant toutes les musiques de fête , les bals , les défilés
Ensemble ou chacun de son côté
On va à la chasse aux accordéons
A la chasse aux ac-cor-dé-ons!!!!





Jusqu’à ce qu’une image surprise dans le flux télévisuel donne à ce gai refrain un sens tragique et à ce mot chasse un sens moins bucolique qui noue l’estomac et chasse l’insouciance….




VOIR l'autre bistrot ...


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jeudi 26 août 2010

Cultures de pays

Fêtes landaises à Dax, à St Vincent, à Hossegor



Jeux taurins sans mise à mort,…mais avec corde

 La vache (à ne pas confondre avec les « vachettes » d’interville) est une « coursière »… De la même race à l’origine que celle qui engendra les toros bravos de l’Espagne.
On ne la tue pas, on se livre avec elle à un jeu d’allure bon enfant : elle charge avec fougue, l’écarteur « l’écarte », les sauteurs sautent au- dessus de la bête en pleine charge en saut de l’ange ou en sauts périlleux doubles ou simple, ou pieds liés dans un béret. Spectaculaires et audacieux. J’aime particulièrement ces sauteurs, comme ma mère (qui détestait la corrida tueuse de toros).
 La « coursière » connaît la musique comme on dit. Elle combat tous les dimanches dans différentes arènes . Elle est maligne et avisée. Elle sait que l’homme est là, qui l’appelle et l’attend, derrière le mouchoir qui n’est qu’à peine un leurre. Pour discipliner sa course un cordier la réduit d’une longue corde qu’il tire après l’écart. Ce n’est pas une mince affaire, il y faut de la force, mais aussi de la décision et du coup d’œil.
Corde , cornes emboulées, le combat n’est pourtant pas sans danger pour l’écarteur : accrochages, chutes , tumades sérieuses, demeurent fréquentes et parfois tournent au tragique : ainsi est mort, blessé à Dax, le grand écarteur Rachou, le 22 août 2001…
  Je ne suis pas très connaisseuse, je me contente d’aller fréquemment applaudir ce petit monde landais où l’éleveur, les écarteurs , les sauteurs, les cordiers en équipe produisent leurs belles et malignes « coursayres » aux noms expressifs…
  Ce monde comporte moins de grandeur cruelle et sauvage que le monde de la corrida , son voisin proche, mais me charme par son caractère landais, entreprenant et bon enfant , et sa marche cazérienne…
Ses pratiquants sont pour beaucoup enfants de ce pays

et sa culture inspire d’autres cultures : ce soir de Juillet à St Vincent, à la pause, la section de gymnastique de Mugron, la chalossaise,nous offre un beau spectacle d’une trentaine de sauteurs de tous âges remarquablement entraînés…





Danses landaises sans gravité…





On y danse sans histoire et sans savoir, dans la bonne humeur…






Bros d’autrefois pour tour de fête aujourd’hui, on y pense à mon grand père et ses retours de bal au petit jour.



Et l’Espagne chez nous « pointe un peu sa corne ». La musique du Vino Griego soulève nos foulards d’ouverture, et celle d’un Agur basque nous réunit dans la mélancolie de la fermeture.
Les toros de six heures ne sont pas des « coursayres » mais des toros bravos…






Pelote basque avec paris
Un soir à Hossegor, la Cesta Punta affiche des noms basques et des noms landais et l’on y parie…pour un jambon ou un foie gras



Sur les bords de l’Adour où tout a commencé, Julia Augusta revient prendre les eaux (qui depuis le 1er siècle font vivre notre cité dacquoise). Il fait beau et froid en cette soirée et une odeur de brume , de menthe et d’herbe humide me donne à sentir les barthes de mon enfance .


C’est là qu’on tirera aussi le feu d’artifice final…. C’est là que nos petites pleureront sur la fête finie.



C’est mon pays, je l’aime, et j’appartiens pour toujours à ce pays que j’ai quitté




Accents du sud en Pau

Nous somme rentrés de notre pays d’Hossegor pour ce festival qui sent bon l’Occitanie
Il fait très chaud et beau sur le balcon du boulevard, la lumières rosée du soir découpe les montagnes et les rend toutes proches.
Il y a des « estanquets » sous leurs cassetas place royale ou au rond point du funiculaire…

Et on y mange on y mange…



Il y a des concerts de musique trad
Et on y danse on y danse
Danseurs militants et insistants, du rondo, de la scottish, du fandango, du paso….



Il y a des discours , des comptoirs de presse régionale et régionaliste, des vendeurs de livres en occitan ou en basque , une vendeuse qui nous sourit gentiment au passage(un ancienne élève sans doute)
Il y a la revendication de la langue occitane qui revient et qui revient en filigrane dans le texte de la fête…
Comme un parfum tenace ténu mais tenace de Calandretta…

Il y a de très beaux concerts, ouverts , c’est vrai sur « la linéa del sur » , le Béarn, les Landes mais aussi le Sud Est,l’Espagne, le Pays Basque , l’Italie, dont nous profitons sans réserve…



C’est mon pays d’accueil, je l’aime..
Mais ne lui appartiens pas vraiment…







Errobiko festibala, à Itxassou , en juillet.

Nul besoin de revendication : tout y est basque, la langue,les artistes, en majorité du pays
Il y a des collines verdoyantes et de beaux nuages, un soupçon de pluie…
Il y a des « taloas « au fromage et ventrèche et du Txakoli bien frais…
Il y a l’accueil chaleureux et enthousiaste de Benat Achary
Il y a deux très beaux concerts :
Du flamenco avec Pedro Soler et Concha Vargas…
Et surtout notre ami Philippe de Ezcurra, son fabuleux bandonéon, avec le quatuor Kairos, un très beau nom, pour de très bonnes interprètes, d’un très beau et très sombre Piazzola (Five tangos sensations)


J’aime ce pays qui n’est pas le mien…
Nous y sommes courtoisement invités, reçus avec hospitalité, et fêtés chaleureusement comme y est accueilli le Flamenco , son guitariste, son violoncelliste et sa danseuse…



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