vendredi 27 novembre 2009

Emotions esthétiques




Emotions esthétiques








Dans les émotions esthétiques il y a de grands bonheurs dont on garde un souvenir que je crois inaltérable :
Assister au concert Tangaria quartet au New Morning un soir glacé de janvier
Parcourir une exposition Rouault au musée d’art Moderne de paris
Se trouver devant le musée Gougenheim à Bilbao par un jour de ciel gris et de soleil brillant
Entrer dans la salle Chardin au Louvre
Ecouter un solo de Bruno Maurice dans l’église banale de Nogaro
Ou La Pavane pour une Infante Défunte par Philippe de Ezcurra dans l’église romane de Brouqueyran
Découvrir le cloître roman de Bona Cerra
Ou les nymphéas…
Revoir « Molière » d’Ariane Mnouchkine…
……

Il y a aussi des émotions furtives, des « instantanés », liés à la beauté des choses du quotidien, qui tout à coup se manifeste, nous saisit et nous surprend.
Comme une photo de Claude Batho(1) ou un poème de Francis Ponge(2)

C’est pourquoi en toute modestie, j’ai eu envie de les imiter, et d’annexer au présent blog,
un petit cagibi dédié aux Choses de Tous les Jours :
à cette adresse:

1 Claude Batho photographe, édition Des Femmes
2 Francis Ponge, œuvres , Gallimard, tome premier

dimanche 22 novembre 2009

Internet ange ou démon de la communication?






Conversation de super marché :
En faisant la queue à la parapharmacie :
Deux jolies jeunes femmes, bras chargés de produits bio de beauté, qui ont fait l’objet d’un long choix, l’une cliente,l’autre vendeuse :
-maintenant avec Internet….
- et même à l’école ! maintenant !
- non heureusement dans la classe de ma fille,il ne font pas d’ordinateur !!!
- croyez-vous dans l’école des miens même à la maternelle, ils les font taper sur l’ordinateur !!!
- ah ça c’est terrible vraiment, vraiment, c’est tellement important d’écrire, !!!!! et d’apprendre à bien écrire !!!
-c’est comme les calculatrices…
Ecrire au clavier empêche –t-il d’apprendre l’écriture manuscrite ?
Ou lui ouvre-t-elle de nouvelles perspectives : la facilité de construire et reconstruire son texte par les brouillons successifs, la possibilité d’effacer, de modifier, ou d’insérer une lettre, ce qui renforce la compréhension des principes commandant la succession des lettres dans un mot.
Parce qu’il pensait qu’agencer les lettres d’un mot pour écrire, est le moyen le plus efficace pour apprendre les valeurs des lettres et les règles de leur combinatoire , Célestin Freinet faisait installer des imprimeries dans ses classes . J’imagine son émerveillement s’il avait connu Word ou ses confrères !!! quel barjo celui-là !!!
Quelquefois comme aujourd’hui, en écoutant les certitudes de ces deux admirables mères,je pense à mes ex-collègues , face aux parents de leurs chers petits , et compatis de ce qu’il leur faut stoïquement entendre…


Conversation de pas de porte :
Notre voisin d’en face à 90ans nous réconcilie avec l’image de la vieillesse. Musicien amateur, accordéoniste de fils en père, il alterne les séjours chez ces enfants, et de longues périodes de solitude chez lui. Nous l’aimons bien et échangeons à l’occasion quelques mots avec lui:
-alors de retour ?
-oui, il me faut me reposer de temps en temps…je fais de la musique, je dors et mange à mes heures. Et puis mes filles m’ont offert un ordinateur, je ne voulais pas mais…
-moi j’avoue je suis un peu accroc…
-moi aussi, je suis ravi, ravi, les enfants m’ont passé leurs photos de famille, je leur écris des mails, et toutes ces informations qu’on trouve sur Internet…
J’y ai trouvé des musiciens, de diatonique, (mes deux chromatiques , je ne peux plus, ils sont trop lourds), je les écoute jouer sur site et j’enregistre et après j’essaie de jouer leurs morceaux, c’est dur , j’y passe beaucoup de temps , mais j’adore quand j’y arrive…




Aujourd’hui 20/11 c’est mon anniversaire.
J’ouvre mon mail et j’y découvre plein de messages :
Une amie,, des copains , ma fille (daté d’une heure du matin !!!),
ET PUIS :
-une carte d’anniversaire de Crédit Agricole
-un message « amical » de Info concert
-un cadeau de Linvosges (avec ou sans commande !!!)
-un message de Netlog
….etc.
J’en souris, après tout, c’est bon de voir qu’on pense à moi et à mon anniversaire...
Michel souffle sur toute cette effervescente « chaleur humaine » :
« Tu y penses, que c’est juste automatique, déclenché par l’enregistrement de ta date de naissance ? Il n’y a personne là derrière, personne… »
Mais oui j’y pense …et puis j’oublie…ou presque…


J’ai acheté mon premier ordi personnel il y a dix ans quand ma fille a dû aller prendre un poste à Dreux.
Pour composer, archiver et imprimer mes cours ?…Pour consulter les encyclopédies ? Pour avoir référence en permanence aux textes officiels ?
Non bien sûr, pour avoir un « modem » et un mail…et communiquer avec Nad…
Pourtant sa première démarche avait été de faire installer le téléphone dans l’appartement sous les toits loué en hâte …Mais le mail, ça n’a pas d’heure, c’est autre chose …
Et comme la découverte de La Photographie n’a pas empêché Zola d’écrire, comme aimer le cinéma n’a jamais empêché quiconque de lire, le mail n’empêche pas de téléphoner, téléphoner ne remplace un petit chat, du soir ou d’ailleurs …
Ce n’est pas l’outil qui fait la communication…

Et puis il y a le BLOG, les blogs, l’expression multiple et protéiforme des sentiments, foisonnant dans la jungle de ma lucarne.
Il y a les commentaires des blogs. Il s’y crée librement de petites communautés. Ce ne sont pas quoiqu’en dise Netlog des amis, mais c’est bien plus que des rencontres de hasard. Ils viennent et reviennent… Certes on ne les connaît pas « en vrai », de grands pans de leur vie nous demeurent inconnus. Parfois ils signent Anonyme …Mais on partage des émotions, des opinions, sur des livres, des musiques, des expériences, des bonheurs de la vie. Des petits bouts de confidences... Une « sympathie » au sens plein du mot…
Et je ressens toujours à ouvrir leurs messages le plaisir d’une communication, je sens derrière leurs mots la chaleur d’une présence humaine et chaleureuse.
Peut-être n’est-ce rien de plus que l’anodin échange,(pas si « trivial »d’ailleurs), que l’on a parfois dans les rencontres quotidiennes…Mais c’est beaucoup…

jeudi 12 novembre 2009

Lectures et lecteurs,


L’expérience récente d’un petit syndrome-viral- à garder- la -chambre sinon le lit, et à y lire toute la journée, m’a remis en tête une réflexion qui fut pendant des années mon fonds de commerce : qu’est-ce qu’un lecteur ?
Deux images familiales :
Mon père, terrorisé par l’apprentissage de la lecture par la méthode mimotechnique, qui séchait l’école le jour du « f », phonème dont l’étude s’accompagnait du geste d’un feu qui flambait et d’un bruit « feuuuuuuuuu !!! »qu’il ne savait pas reproduire !
Mon père, devenu un remarquable et assidu lecteur, avec tendance à prendre possession du texte à voix haute, ce que mes charmants collègues terroristes considérèrent vers les années 80 comme une tare irréductible…
Mon père assis au pied de mon lit quand j’étais malade enfant ; je l’étais assez souvent, et on me gardait facilement « au chaud !!! » Il lisait d’une belle voix assez basse sans effets théâtraux ; Tartarin, Les lettres de mon moulin , et … surtout Madame Thérèse, chef d’œuvre à jamais pour moi, enchantement de l’hiver, jeux d’enfants sur la neige et la glace, avec des lits clos en alcôve dans des grandes salles chaudes, et l’espoir républicain en marche.
Mon père lisant tous les soirs sur son canapé.
Mon père âgé et seul désormais, lisant parfois toute la journée et m’en parlant le soir lors de notre coup de fil rituel…
Pour avoir éludé les « f » et fait l’école buissonnière au cours préparatoire et pour avoir toujours aimé lire à haute voix en était-il moins lecteur ?

Ma grand mère maternelle, Basque du pays de soule, apprit à parler français en rencontrant mon grand père. Elle ne sut jamais vraiment écrire, même son nom. Obligée de signer pour me faire sortir de mon internat, ce fut pour nous deux une épreuve hebdomadaire d’émarger le registre de sortie.
Par contre, orgueilleuse et fière, elle s’apprit à lire seule, et dévora, dévora, dévora… « Confidences » et « Intimité » mais aussi bien des livres échangées avec ses copines et ses payses, sur des sujets lui tenant à coeur sur Hitler (une de ses sœurs et son beau-frère avait été déportés) sur Eva Perron, (je ne sais pourquoi) et quantité de romans fleuves, les Jalna, et bien d’autres que je ne me rappelle pas….
Le soir elle s’asseyait à la table de la cuisine sous la suspension et lisait des heures durant en marmonnant très doucement les mots comme on suce des bonbons. Je ne pouvais m’empêcher souvent d’aller m’installer près d’elle avec mes livres et mes dicos, moi à qui on réservait le calme et l’immense table de la grande pièce « pour travailler »….

Trois images de ma vie d’école :
Jeune prof de 6ème , j’eus pour élève un petit José. On se rendit compte qu’il n’était pas capable de raconter les textes qu’il lisait silencieusement, ni d’en tirer la moindre information.
Je me pris pour Lucifer, décidée à lui apprendre ce que ses instits n’avaient pas su faire : on l’exerça avec obstination à prononcer les mots et les textes. Il s’y prêta avec complaisance et plaisir, se portant volontaire pour lire à haute voix lors des séances de lecture de roman que j’avais mises en place. Il nous tenait sous le charme de sa voix bien timbrée , respectant avec soin la ligne mélodique de la phrase, chapitre après chapitre de l’école des Robinsons…Je me rendis compte un jour qu’il ne retenait rien de l’histoire, rien des personnages, rien de rien…et que j’étais une gourde !!!!

Myriam,
Prof de français à l’école normale, je la rencontrai dans une classe unique rurale. Depuis deux ans elle apprenait, et savait d’ailleurs par coeur, à l’endroit et à l’envers toutes les syllabes possibles…
Dans un moment de « creux », où elle m’avait souri et confié : « Je ne sais pas lire », je pris un bloc brouillon et lui écrivis son nom, Myriam, et lui dis :
-Je suis sûre que tu sais lire ça !!!
-Non !!!
-Si, c’est quelque chose que tu connais très bien !!!
Alors elle essaya de cette voix d’entrailles des mauvais déchiffreurs, d’assembler douloureusement lettres et sons et soudain elle me dit, triomphante, extasiée :
-C’est moi !!!
Et elle ajouta, en me retendant le bloc, écris-moi quelque chose d’autre…
Notre amitié dura quelques mois. Tutrice de son enseignante, je leur fis beaucoup de visites. Le bloc voyageait entre nous à sens unique d’abord, puis à double sens.
Un jour elle s’en alla, sa mère, seule pour l’élever, ayant trouvé à mieux subsister dans un autre village…

Prof de français en Première (36 élèves bien tassés) ; il fallait choisir « un texte complet" de Rousseau, dans une liste d’œuvres : le Contrat Social me rebutait par son aridité et son rigorisme, la Nouvelle Héloïse par son pathos bien pensant, je choisis dans la liste les Rêveries du promeneur solitaire, un choix que je ne regrette pas car ce texte m’a souvent rendue heureuse .
Mais là, une fois les petits livres de poche acquis par les élèves, je fus paniquée à l’idée de tirer de ce texte des« explications de texte » à porter sur La liste du Bac : Qu’expliquer de ce texte qui explicite si bien et musicalement tous les états d’âmes de Jean-Jacques et le journal de sa vie de flânerie et de souvenirs ?
Alors je commis avec délices une transgression pédagogique : nous nous mîmes à lire tour à tour et au gré de chacun, tous ces textes, nous arrêtant après lecture pour en dire un mot, une remarque, un rapprochement, un goût, un jugement … Je crois pouvoir affirmer que le plaisir de cette lecture fut largement partagé entre nous, dans la tiédeur moite de ce « préfa » moche et sans confort, et que d’autres que moi en gardent un souvenir délicieux…
(Ayant comme toujours trop de textes à porter sur la liste, nous fîmes l’impasse sur Rousseau d’un commun accord …)

De ce livre d’images, je tirerais la leçon qu’il y a plusieurs manières de lecteurs, plusieurs manières d’user pour sa vie du pouvoir fabuleux de lire.
Il y a aussi plusieurs routes pour l’acquérir
: il y a des routes scolaires bien tracées, des autoroutes en somme, mais il y a aussi des chemins de traverse…
Certes je compterai toujours sur l’école pour tracer de belles routes régulières, mais ce que je réprouverai toujours c’est que l’école n’accepte pas, plus, qu’elle ne cherche pas à intégrer et à exploiter, ces chemins buissonniers, qui longent, qui contournent, qui croisent l’autoroute, ces chemins qui sont pour certains le meilleur chemin (parfois même le seul).

Foi de Mamou Cyclopède enrhumée !!!!

mercredi 11 novembre 2009

Gigi


Mademoiselle Gigi

Il y a quelques jours, j’avais…
« Ce mal qui répand la terreur…
La grippe puisqu’il faut l’appeler par son nom ! »
Agitation fiévreuse, inquiétudes vagues, pensées cotonneuses, il me fallait quelque douceur sucrée qui me distrairait au fond de mon lit. Je cherchais fébrilement et au hasard dans mes trésors VHS, un vieil enregistrement vidéo genre tendre et sentimental.
J’ai trouvé « Mademoiselle Gigi »,
Il ne s’agit pas de la comédie musicale de Vincent Minnelli qui avait obtenu l’Oscar du meilleur film en 1958 et fait aussi mes délices avec Leslie Caron, Louis Jourdan, et Maurice Chevalier
C’est un téléfilm de 2005 de Caroline Huppert.
Peut-être est-ce la grippe, ou la fatigue, mais là où je me rappelais une bluette somme toute adaptée à mon état grippal, j’ai été frappée, nonobstant le happy end , l’humour parfois noir du texte (celui de Colette, fidèlement)et la personnalité de Gigi,par la cruauté de la situation.
Macha Méryl et Françoise Fabian y incarnent deux personnages de courtisanes, la grand mère et la grand tante de Gigi, retirées des affaires, mais engagées dans la préparation de leur succession en la personne de leur petite fille. Elles construisent ainsi une éducation aussi complète que celle d’une archiduchesse ou d’une jeune fille de la bonne bourgeoisie: l’étiquette, le maintien, les manières, les cheveux, le teint, et de « savoureux principes » « Chez nous on ne se marie pas », « les soins du bas du corps »… « on ne peut pas, on peut… » et perpétuellement, en arrière –pensée, la recherche du protecteur capable de lui faire une belle situation
Tante Alicia comme un maquignon ou une mère maquerelle, la jauge,la soupèse comme une pouliche ou une esclave, les dents, le teint, le « petit coin », la conversation , le tenue à table… scrute les points noirs , renifle l’haleine…
La Mamita est plus tendre, plus sentimentale elle-même, elle n’a pas croqué aussi bien les hommes,, mais néanmoins tout aussi déterminée à à assurer l’avenir de Gigi et le sien propre….Gigi est prise comme en un étau dans leur projet, enserrée dans son destin préfabriqué, un avenir sans autre issue…
Et elle se débat et elle se rebelle ! Peut-être à cause de son romantisme entretenu par ces lectures. Mais aussi par une sorte de fermeté, une détermination à suivre ce qu’elle croit bien et honnête, une force obstinée à croire à l’amour heureux, à poursuivre le bonheur dont Stendhal dit qu’on l’atteint rarement mais que sa poursuite vaut bien toute une vie .
Près d’elle, Caroline Huppert a inventé, aussi rousse que Gigi est brune, aussi en chair que Gigi est mince et dégingandée, en contrepoint et en contraste, sa copine d’école. qui choisit plutôt que le vieux baron qui la couvre de cadeaux son garçon d’écurie qui sent bon le foin. Tant pis, elle ira travailler comme vendeuse ce qui ne gagne pas beaucoup et mais évite de faire des cochonneries avec n’importe qui..

Elle retrouvera Denise Baudu au « Bonheur des dames » !!!
Autre jolie figure que le début du xxème siècle nous offre, même force, même fragilité psychologique et sociale, même obstination à croire au bonheur, à la raison et au progrès !
Même détermination à gagner contre le malheur et pour la vie !
Un autre dénouement heureux, chez un romancier qui n’en offre guère !!!

Bien sûr , il y va de mes goûts romanesques, de mes choix déclarés et déterminés pour les histoires qui finissent bien, mais ces deux femmes , dont j’ai toujours aimé les histoires, me paraissaient incarner en ce siècle naissant, un avenir de femme meilleur, des femmes plus libres, déterminées à croire au bonheur, et opiniâtres sous leur apparente faiblesse…
Un siècle après, que seront-elles devenues ???

dimanche 1 novembre 2009

Toussaint,


Je n’aime guère les célébrations obligatoires, et essaie de m’en dégager. mais le fait même de s’en dégager contraint à y penser.
Je ne me rends pas souvent sur la tombe de mes parents et grands parents à Dax et longtemps, j’ai laissé à ma grande sœur le soin d’y marquer Toussaint.
Ma « grande sœur » est une petite femme menue et de peu de force physique. L’année dernière, à l’imaginer traversant le cimetière flanquée de ses deux énormes pots de chrysanthèmes, un sous chaque bras …en plus il pleuvait, un vrai temps de Toussaint !!! ….j’ai cédé et suis venue lui prêter main (relativement) forte…
Cette année la grippe me tient, je n’ai pu y aller, et ma seule contribution sera cette pensée en forme de rédaction pour mes parents…

« Un souvenir heureux est peut-être sur terre »…
J’avais onze ans, je venais d’entrer en 6ème .
Cet automne là fut comme cette année un automne glorieux, un de ces automnes qui ne se décident pas à faire mourir l’été.
A l’époque nous n’avions pas de « vacances » de Toussaint, juste le jour de Toussaint, puis le jour des morts, et quelquefois le matin du 3 pour se remettre.
Comme nous l’avons fait nous - mêmes cette année avec nos enfants, nous sommes partis, mes parents, ma sœur et moi, à travers la forêt de pins où seules les fougères et la bruyère portent les marques de saison, voir l’automne décliner sur la mer et le sable, le soleil bas éblouissant, la vague écumeuse.
Comme les petites cette année, toute la journée, nous avons joué à nous laisser surprendre par les vagues et sommes rentrés, mouillés, ravis, épuisés, d’avoir tant ri et couru dans le sable…
Le surlendemain à l’école, rédaction : « Racontez le jour de La Toussaint »
Un tel sujet m’inspira fort et je racontais la mer, le sable, et le soleil .Même pas de chute de feuilles, ou de feuillages roux…
Ce fut ma première banane de collégienne : « 8 »
Incrédule, obstinée, et un peu rebelle déjà, je demandais et obtins des « raisons» :
« Le jour de la Toussaint, mon enfant, est un symbole. Il faut penser aux morts, à leurs tombes. D’autre part, c’est le déclin de la végétation, dans les cimetières, l’odeur des chrysanthèmes, dans les jardins, la chute de feuilles, et leur pourrissement (ou leur putréfaction ???)."
Je refis pour correction un texte qui fut un vrai chef d’œuvre de fiction, de conventions, de stéréotypes associés, plein d'odeurs de feuilles mortes et de mélancolie, et en fus félicitée.
Merci à vous mes parents de m’avoir en cette circonstance (et bien d’autres) accordé un soutien sans faille, sans lequel mon goût de l’écriture eût pu être gâché !!!
Ce matin , avec l'aide de Michel , j' ai fait pour vous quelques photos de notre bien bel automne, dans notre jardin où décline la végétation, où se fanent les dernières fleurs et où tombent les feuilles…

Quelques marguerites d’automne qui, vivaces, reviennent chaque année. J’aime les chrysanthèmes, brillantes « fleurs d’or », dans le jardin et les vases de la maison…
Une rose d’été qui, à l’automne, est plus qu’une autre exquise

Et le feuillage vernis du houx de Noël dont j’espère, (mais je n’en suis pas sûre , il est jeune), qu’il fleurira pour la Nativité ou la Nouvelle année